Elle est très énervée la candidate du Front national. Sa campagne commençait à prendre une bonne tournure… À tel point que les grands patrons de la finance internationale (Bloomberg, Barclays, UBS) commençaient à la prendre au sérieux et à rencontrer ses équipes, comme le décrivent les Échos citant un des représentants FN s’adressant au représentant de Bloomberg : « Nous allons honorer la signature de la France, et nous nous engageons à maintenir la stabilité économique, monétaire et financière du pays »...
Et voilà les juges qui s’acharnent à rouvrir les affaires qui mettent en cause le parti et l’autoproclamée « candidate du peuple » contre tous les candidats du « système », sous-entendu des magouilles et des affaires... D’abord le Parlement européen qui ponctionne son salaire de moitié (sans qu’elle ne s’en plaigne, la millionnaire n’est pas à l’euro près), pour récupérer les salaires touchés par deux dirigeants du FN... qui travaillaient certes pour le parti mais absolument pas au Parlement européen ! Et vingt « faux assistantEs » sont aussi sur la sellette. Puis ce sont des juges français qui ont interrogé son propre garde du corps et mis en examen une prétendue assistante. Et Mme Le Pen de refuser de répondre à la convocation des juges, faisant jouer son « immunité » de parlementaire européenne. Toutes les ficelles sont bonnes. Dernier épisode, alors que 12 membres du FN sont déjà inculpés pour détournements de fonds publics pour les campagnes présidentielles et législatives de 2012, Frédéric Châtillon, ami personnel de la candidate, vient d’être mis en examen pour détournements de fonds sociaux dans les campagnes du FN de 2014 et 2015...
Alors la candidate du FN explose : « Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’État pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus ou des cabales d’État, de se garder de participer à de telles dérives. Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’État que nous voulons sera patriote. » Menace et intimidation ? Et pour bien se faire comprendre : « Je veux un État impartial. La neutralité politique sera garantie à tous les agents et aura pour contrepartie l’existence d’un strict et salutaire devoir de réserve dans l’exercice de leurs fonctions ».
Le FN est bien candidat pour gérer ce système, en utilisant les moyens de l’État pour les intérêts du parti, mettant au garde à vous les fonctionnaires pour mieux les faire marcher à son pas...
Cathy Billard