Pour la journée de mobilisation du samedi 15 décembre en région parisienne, le NPA avait défendu, dans une réunion unitaire réunissant organisations politiques (La France insoumise, Ensemble, Alternative libertaire, PCOF) et Solidaires, ATTAC, Copernic, le CNDF, un appel en deux temps : 10 heures à Saint-Lazare et 14 heures à République.
L'objectif était d’éviter une division entre un appel à 10 heures uniquement par les collectifs les plus « radicaux » tandis que les autres organisations appelleraient l’après-midi. Signature formelle des organisations, mais on ne peut pas dire, au regard de la journée de samedi, qu’elles y ont véritablement mis leurs forces.
Le matin : dans la nasse
En parallèle, nous avions insisté sur le fait que l’objectif était une manifestation qui se dirigerait collectivement vers les Champs-Élysées et pas des petits groupes qui tentent de rejoindre les Gilets jaunes, tel que cela se discutait dans certains cadres.
Samedi matin, à 10 heures à Saint-Lazare, moins de monde que la semaine précédente. Seule présence significative supplémentaire, un cortège de l’automobile en gris de travail, avec les camarades de LO de Poissy et Flins. Les flics ont fermé tous les axes et, quand le cortège a commencé à vouloir bouger, ils nous ont signifié que l’on pouvait manifester… dans une nasse entre les deux cours devant la gare Saint-Lazare. Comme les entrées de métro étaient accessibles, un certain nombre de manifestantEs ont décidé de partir par petits groupes pour tenter de rejoindre Opéra, où se tenait un des rassemblements des Gilets jaunes. Ils et elles sont partiEs… et s’y sont fait nasser.
Nous nous sommes retrouvéEs, NPA et Front social, face aux flics, à exiger de pouvoir rejoindre Opéra en cortège, sans avoir vraiment les moyens de forcer le passage. Nous sommes restéEs pendant près d’une heure face aux flics, qui n’ont pas gazé, malgré plusieurs annonces. Vers 12 h 30, nous avons décidé de quitter Saint-Lazare en (se) donnant rendez-vous à 14 heures à République.
L’après-midi : une belle manif sauvage
Samedi après-midi, nous nous sommes donc retrouvéEs à quelques centaines à République, des Gilets jaunes et des éléments isoléEs des organisations signatrices. Seuls Solidaires a assumé d’organiser avec le NPA un cortège qui a réussi à manifester jusqu’aux Tuileries. Ça a été le bon moment de la journée, le cortège était dynamique, il a réussi une véritable convergence avec des cortèges de Gilets jaunes ( quelques centaines à chaque fois), ce qui fait que nous sommes arrivéEs autour de 2 000 aux Tuileries. Une belle manifestation sauvage dans les rues de Paris, sur des boulevards et des avenues, avec en tête l’objectif de s’approcher des Champs-Élysées. Nous avons de toute évidence pris la police de court, qui n’a pas pu nous bloquer alors que nous avons défilé pendant près d’une heure et demie, jusqu’à ce que nous arrivions en direction de la place de la Concorde par la rue de Rivoli. Là, un dispositif solide, avec de nombreux flics, des véhicules divers et un canon à eau, qui ont dissuadé la majorité des manifestantEs de tenter de s’approcher. Le cortège est reparti dans l’autre sens, avant de se disloquer progressivement, la fatigue et les nombreux barrages de flics aidant.
Au total, une manifestation globalement réussie, avec une longue promenade dans les beaux quartiers de Paris et, même si nous n’avons pas atteint les Champs (ce qui aurait été un exploit et/ou aurait impliqué un tout autre rapport de forces vis-à-vis de la police), le sentiment d’avoir compensé la frustration du matin et d’avoir apporté une modeste mais jolie pierre à l’édifice de la mobilisation en région parisienne.
CorrespondantEs