Publié le Vendredi 7 février 2014 à 18h41.

Le président du Groupe BPCE, François Pérol, mis en examen

Le président du Groupe BPCE (Banque populaire-Caisse d’Épargne), François Pérol, a été mis en examen suite à son audition par un juge d’instruction du pôle financier en conséquence d'une plainte déposée par les syndicats du groupe (Sud et la CGT) pour prise illégale d’intérêt.

François Pérol avait été, en effet, nommé à la tête de la BPCE en 2009 après avoir passé deux années à l’Élysée comme secrétaire général adjoint lors du quinquennat de Sarkozy, chargé des dossiers économiques. Pour les syndicats CGT et SUD, cette nomination en 2009 à la direction de la future BPCE constituait une prise illégale d'intérêts. Pérol avait pris part à l’Élysée aux négociations sur la création du groupe issu de la fusion des Caisses d'épargne et des Banques populaires. Or la loi interdit à un fonctionnaire de travaillerpour une entreprise qu'il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu'il a conseillée sur ses opérations dans les trois ans précédant son passage du public au privé.

Le parquet de Paris avait, dans un premier temps, classé les plaintes sans suite, estimant que le rôle de François Pérol avait été d'informer le président de la République et que le secrétaire général de l’Élysée « n'était pas une autorité publique compétente pour intervenir dans le dossier ». Sud et la CGT se sont alors portés partie civile et, après une nouvelle bataille judiciaire qui était allée jusqu'à la Cour de cassation, l'enquête a été confiée à un juge du pôle financier.

Cette nomination s'inscrivait dans une politique de rentabilisation financière illustrée par la dénonciation unilatérale, il y a quelques semaines, du partenariat unissant BPCE à la CNP et par son alliance avec Natixis. Il s’agit désormais de mettre les salariés des réseaux des Banques Populaires et des Caisses d’Épargne au service de cette dernière et des actionnaires, bien loin de ce qui devrait être la philosophie mutualiste des Caisses d'épargne.

Ces grandes et petites manœuvres où les intérêts privés de quelques dirigeants se confondent avec ceux des actionnaires montrent à quel point  il est urgent de créer dès maintenant un monopole public bancaire en socialisant l’ensemble des banques, un service public bancaire mis au service de l’ensemble de la société, et non des seuls intérêts de quelques-uns.