Publié le Mercredi 23 décembre 2020 à 15h47.

Les mauvais jours finiront

« Je prends ce soir devant vous l’engagement de consacrer toute mon énergie à transformer notre pays pour le rendre plus fort, plus juste, plus humain. » Ainsi s’exprimait Emmanuel Macron au soir du 31 décembre 2019, lors de ses vœux pour l’année 2020, en pleine mobilisation contre la « réforme » des retraites. Un an plus tard, le bla-bla présidentiel n’a jamais semblé aussi déconnecté de la réalité et de la vie de dizaines de millions de personnes, victimes des politiques antisociales d’un pouvoir dont l’obsession pour la sauvegarde des profits capitalistes a été largement mis à nu, pour ceux qui en doutaient encore, par la crise du Covid et sa gestion calamiteuse. 

Abandon de l’hôpital et des personnels soignants, mensonges d’État concernant les masques pour couvrir les effets désastreux des logiques comptables, mise en danger de la vie de millions de salariéEs au nom du maintien de l’activité économique… La liste est trop longue des illustrations de la faillite sanitaire, malheureusement toujours à l’œuvre, comme en témoignent les chiffres de contamination et d’hospitalisation. À aucun moment le gouvernement n’a mis les moyens financiers et humains pour assurer une riposte sanitaire à la hauteur, obnubilé par la « sauvegarde de l’économie » et les antiennes néolibérales.

Corollaire de ces choix catastrophiques, une gestion particulièrement autoritaire de la crise sanitaire, à grands renforts d’interdictions, de surveillance, d’amendes et autres sanctions : l’exact inverse de ce qu’une telle crise exige, à savoir une large association de la population aux décisions et à la mise en œuvre des mesures nécessaires à la protection collective. Un autoritarisme qui est définitivement l’une des principales marques de fabrique de ce pouvoir dont la faible légitimité l’incite à une gestion de plus en plus violente de la conflictualité sociale, incarnation presque chimiquement pure du mot d’ordre « Police partout, justice nulle part ». 

Mais les dernières semaines de l’année ont montré que nous étions nombreuses et nombreux à refuser la fatalité. Avec les sans-papiers, contre la loi « sécurité globale », contre la loi « séparatisme », contre la destruction de l’Université, contre le chômage et les licenciements, pour la défense des services publics : les mobilisations, petites et grandes, se sont multipliées, et de nombreuses dates sont déjà appelées en janvier, qui annoncent un début d’année 2021 agité pour Macron et les siens. Face au capitalisme et à ses crises, nous n’avons plus le choix : à nous d’agir pour que le nécessaire devienne possible.