Depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement a mis en place différentes aides aux entreprises tel que le Prêt garanti par l’État (PGE) ou encore le Fonds de solidarité. Ce dernier est pris en charge par les Finances publiques… qui sont au bord de l’explosion.
Depuis la mise en place du Fonds de solidarité aux entreprises en avril 2020, pas moins de 15 décrets ont été publiés par le gouvernement pour les encadrer, les étendre à de nouveaux secteurs d’activité. L’aide prévue peut ainsi désormais, pour certains secteurs d’activité, aller jusqu’à 10 000 euros par mois ou 20 % du chiffre d’affaires dans la limite de 200 000 euros. À ce jour plus de 19 milliards d’euros ont été versés, comme quoi « l’argent magique » semble bien exister. Lors du premier confinement, ce fonds de solidarité était attribué sans réel contrôle et de nombreuses fraudes ont eu lieu. Alors que les agentEs des Finances publiques ont un rôle de contrôle, les directives étaient ainsi de payer sans aucune vérification, transformant ainsi les agentEs en banquiers distribuant des milliards d’argent public. Résultat des courses, la fraude au fonds de solidarité s’élèverait aujourd’hui à un peu plus de 30 millions d’euros ! Même si aujourd’hui la mission contrôle fiscal est à nouveau sollicitée, il sera sans doute très difficile de récupérer les sommes versées à tort au vu de la réalité désastreuse de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP).
Carnage pour les agentEs et le service public
Depuis le début de la crise sanitaire, les services des Finances publiques sont particulièrement sollicités, notamment les services des entreprises, pour répondre au mieux aux professionnels et à leur désarroi. Pour donner un ordre d’idée, vendredi 15 janvier, jour d’ouverture du dépôt des demandes du fonds de solidarité pour le mois de décembre, 15 000 demandes par heure ont été recensées au niveau national…
Malgré la reconnaissance de ministres et même de Macron sur le rôle majeur des agentEs des Finances publiques depuis le début de la crise, c’est une administration qui, en 2021, avec 1 800 suppressions d’emplois supplémentaires, va subir 80 % des suppressions d’emplois de la fonction publique d’État. Ce qui va encore et toujours détériorer les conditions de travail des agentEs, avec une surcharge de travail exponentielle, mais aussi rendre difficile l’exercice de leurs missions y compris celles les plus urgentes du moment. Mais à priori, le ministre de l’Économie a trouvé la « solution » : embaucher pour six mois des agentEs contractuels pour le fonds de solidarité aux entreprises avec une formation de deux jours maximum… décrédibilisant une fois de plus la technicité et le travail des agentEs des Finances publiques. Jusqu’à quand ?