Publié le Mercredi 26 octobre 2022 à 06h51.

Macron et la politique internationale du « en même temps »

Séjour italien chargé pour Emmanuel Macron : dimanche après-midi, discours pour la paix dans le monde ; dimanche soir, serrage de main avec l’extrême droite italienne au pouvoir ; avant de rencontrer le pape le lendemain matin. Un « homme d’État » qui tente de se donner une stature internationale se doit, semble-t-il, de rencontrer un autre prétendu représentant de la paix et de l’amour entre les peuples (le Pape donc). Et « dieu sait », d’ailleurs, que Macron aime à se positionner et se rêver comme le défenseur des peuples et de la paix internationale…

En visite à Rome, dans le cadre d’un forum international sur la paix, il est ainsi revenu longuement sur le « courage » nécessaire de « vouloir la paix » dans un temps de guerre. Il a ainsi parlé de la paix comme le « plus grand des impensables ». Mais pas un mot sur le plus grand de ses impensés : la montée de l’extrême droite au pouvoir à l’échelle européenne et son rôle dans la légitimation et la banalisation des politiques racistes, nationalistes et réactionnaires. Ce président a été pourtant élu à deux reprises au nom d’un pseudo « barrage républicain » contre l’extrême droite. Mais face à la vague de l’extrême droite européenne il semble que des digues en carton ne résistent pas plus que le temps d’une élection.

Georgia Meloni, nouvelle Première ministre italienne, est qualifiée par certains de « post-fasciste ». Mais c’est une actuelle réactionnaire, qui ne fait pas secret de son admiration pour la politique du leader fasciste Mussolini. Cela n’a pas empêché Macron de la rencontrer très officiellement et de la féliciter lors d’échanges « pragmatiques et constructifs ».

Une belle voie de collaboration s’ouvre pour les deux dirigeantEs, qui ont communiqué sur leur « volonté de poursuivre une coopération sur les grands défis communs au niveau européen dans le respect des intérêts nationaux respectifs ». Et les points communs existent d’ailleurs, que cela soit dans la méthode d’une gouvernance autoritaire et anti-démocratique, ou plus profondément sur le projet de sauvetage des profits des plus riches afin de faire payer les crises aux plus pauvres et aux plus précaires.

Nous devons rappeler au contraire que l’extrême droite est un danger mortel pour les classes populaire. Et que face aux capitalistes et aux réactionnaires de tous bords, seules nos luttes pourront imposer une véritable paix : celle d’un monde débarrassé de l’exploitation et de toutes les oppressions.