Le projet de loi sur « la croissance et l’activité » du ministre de l’Économie Macron, attaque majeure contre les droits des travailleurs, concentre l’offensive pro-patronale, « pro-business » menée par ce gouvernement. En cette rentrée, l’heure est à la construction de la mobilisation la plus unitaire possible pour son retrait.
Après la présentation de la loi au conseil des ministres, le dispositif d’examen de la loi Macron à l’Assemblée nationale est en place. Le mois de janvier sera largement occupé à l’Assemblée nationale par les débats sur le projet de loi relatif à l’activité. Déposée le 10 décembre, elle est examinée en commission spéciale du lundi 12 au dimanche 18 janvier inclus. Fait assez exceptionnel, Macron a décidé d’assister personnellement à la grande majorité des travaux, sans doute pour ne pas voir intégrer d’amendements trop « sociaux » dans ce projet de loi exclusivement libéral. L’examen en séance plénière est prévu à partir du lundi 26 janvier, et devrait se prolonger la semaine suivante.On le voit, le gouvernement veut aller vite pour donner à la Commission européenne des gages de bon élève dans la destruction des droits des salariéEs. Et certains députés de droite – Mariton, Lefebvre, Apparu et Mariani – sont prêts à la voter. Ainsi le gouvernement n’a pas à avoir beaucoup d’inquiétude, Macron aura bien une majorité.
Opposition dans l’hémicycle ?Depuis l’annonce du contenu de projet de loi Macron, les prises de positions hostiles se multiplient au sein de la majorité. Que ce soit du côté des « frondeurs », de l’aile gauche du PS, de Martine Aubry ou encore de Cécile Duflot qui a appelé ouvertement dans les colonnes du JDD « à mettre en échec » le projet de loi, les voix se multiplient contre celui-ci...Mais pour une grande partie d’entre eux, ce n’est pas le retrait qui est demandé mais de simples amendements au projet de loi, et pour certains, seul le travail dominical semblerait poser véritablement problème.Par ailleurs, au vu de l’attitude de ces pseudo-opposants de l’hémicycle, en particulier celle des « frondeurs » qui au mieux s’abstiennent et au pire votent les pires attaques, comme cela a été le cas avec le budget rectificatif, nous n’avons rien à attendre de ce côté-là. Seule la mobilisation la plus large permettra le retrait de ce projet désastreux.Macron entend faire passer sa loi avant la raclée programmée des départementales-cantonales de mars 2015. Le projet de loi est présenté en procédure d’urgence, avec une seule lecture au Parlement. Il est donc urgent de nous mobiliser rapidement contre cette régression, sociale sur le fond et totalement antidémocratique sur la forme.
C’est dans la rue que ça doit se passer !Après une dernière journée réussie le 16 décembre, les organisations syndicales du commerce parisien, réunis dans une intersyndicale, le CLIC-P, mènent campagne depuis plusieurs semaines autour de la diffusion massive d’une carte postale, et appellent à manifester le lundi 26 janvier lors de l’ouverture du débat parlementaire sur le projet de loi Macron. Depuis, ils ont notamment étés rejoints par le collectif national 3A (avec la publication d’un communiqué « Non à la loi Macron »), ainsi que l’UD CGT 75.Il faut évidemment que d’ici là, d’autres organisations appellent à cette journée du 26 janvier qui doit être une première étape réussie dans la construction d’une mobilisation nationale et déterminée pour le retrait pur et simple du projet Macron. Car c’est bien à la construction d’un mouvement d’ensemble contre la loi Macron qu’il faut s’atteler, et c’est évidemment au mouvement syndical en premier lieu de l’initier. Dans cette situation, la CGT a évidemment une responsabilité particulière, cela lui serait bien utile pour sortir de ses problèmes internes. Au-delà, l’ensemble du mouvement syndical qui veut se battre devrait être à l’initiative d’un appel unitaire à la grève pour ce 26 janvier, mais aussi doit discuter très vite des suites à donner.Prenons exemple sur les mobilisations en Belgique, en Italie ou dans l’État espagnol, et pour bien commencer cette nouvelle année, affrontons le gouvernement !
Sandra Demarcq