Il y a neuf ans, le 5 juin 2013, Clément Méric, militant antifasciste et syndical, était assassiné par des nervis d’extrême droite, membres du groupuscule Troisième Voie. Cinq ans plus tard, en septembre 2018, le procès de ses assassins se tenait enfin, au terme duquel Esteban Morillo et Samuel Dufour avaient été reconnus coupables de « violences volontaires avec armes et en réunion ayant entraîné la mort de Clément Méric », et condamnés à des peines de prison. Les deux néonazis ont fait appel, et ont été de nouveau condamnés l’année dernière.
Ce triste anniversaire se déroule dans un contexte de progression des forces et des idées d’extrême droite, en France comme dans le reste des grands pays capitalistes « développés », avec des participations gouvernementales de forces fascisantes, voire fascistes, et une reprise de plus en plus forte du programme raciste et réactionnaire des courants d’extrême droite. La situation internationale est ainsi marquée par un renforcement des logiques autoritaires et des politiques discriminatoires au sein des démocraties parlementaires, et par un approfondissement de la crise économique, dont les tragiques conséquences servent de carburant aux courants d’extrême droite, toujours prompts à monter les victimes du capitalisme les unes contre les autres. En France, la « zemmourisation » du débat présidentiel et la multiplication des passages à l’acte des militants et groupuscules fascistes montrent que la menace est bien là.
Nous étions parmi les milliers qui scandaient, lors des manifestations consécutives à la mort de Clément, « Ni oubli ni pardon ». Non, nous n’avons pas oublié. Non, nous n’avons pas pardonné. Nous réitérons notre soutien à la famille, aux amiEs et aux camarades de Clément. Et au-delà, nous n’oublions pas ceux qui, par leurs politiques antisociales, par l’adoption de la rhétorique et des propositions de l’extrême droite, par leur complaisance à l’égard des courants réactionnaires, ont favorisé, et favorisent encore le regain d’influence et de confiance de la bête immonde.
Ne rien lâcher face à l’extrême droite. Lutter sans relâche contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie. Accueillir les migrantEs, touTEs les migrantEs. Défendre une liberté de circulation et d’installation inconditionnelles. Se battre contre l’homophobie, le sexisme, pour une réelle égalité des droits. Refuser le fatalisme et la résignation. Défendre, encore et toujours, la perspective d’un autre monde, débarrassé de l’exploitation et des oppressions. À la mémoire de Clément, et de touTEs les autres. No pasarán !