Publié le Jeudi 22 juillet 2010 à 11h09.

Nos droits contre leurs privilèges !

L’enquête préliminaire menée par le procureur de la République du tribunal de Nanterre, Philippe Courroye, sur l’affaire Woerth-Bettencourt a fait apparaître de nouveaux éléments qui confirment les liens étroits entretenus par l’ancien ministre du Budget, Woerth, toujours à ce jour trésorier de l’UMP, et la milliardaire Bettencourt. Tout semble indiquer qu’il y a bien eu embauche de complaisance de Florence Woerth – avec un salaire de 200 000 euros annuels –, financement illicite de l’UMP, fraude fiscale et blanchiment d’argent alors que, parallèlement, la fortune des Bettencourt n’a été soumise à aucune vérification fiscale depuis de nombreuses années. Mais loin d’en tirer des conclusions embarrassantes pour le pouvoir, ce procureur réputé proche de Sarkozy refuse de se dessaisir du dossier au profit d’un juge d’instruction. Il n’aurait mené cette enquête, selon le Syndicat de la magistrature, que pour mieux en garder le contrôle. Avec l’objectif probable de classer l’affaire « sans suite ». Quoi qu’il en soit, l’affaire Woerth-Bettencourt a déjà mis sur la place publique les privilèges exorbitants des grandes fortunes, la collusion entre le pouvoir et l’argent. Elle fait apparaître les raisons inavouées des sacrifices imposés à la population au nom d’économies prétendument nécessaires. Que ce soit pour réduire les déficits de l’État ou des caisses de protection sociale, ruinés par les détournements de l’argent public au profit de cette infime minorité privilégiée, ou pour faire face à la concurrence étrangère dans les entreprises du secteur privé, comme c’est le cas à General Motors à Strasbourg dont la direction a fait accepter une baisse des coûts salariaux de 10 % aux ouvriers à travers un odieux chantage à la fermeture de leur usine. La crise politique qui mine le pouvoir peut être l’occasion d’inverser le rapport de forces, d’infliger une défaite à ce gouvernement et ses richissimes commanditaires en bloquant la réforme des retraites, première étape pour mettre un coup d’arrêt à leur offensive contre le monde du travail. Galia Trépère