Macron en a « la conviction » : avec le déconfinement, nous retrouverons des jours meilleurs et même les « jours heureux »... Une fois encore, de belles promesses qui n’engagent que ceux qui y croient... ou ont une autre conception du bonheur !
En fait de jours heureux, les travailleuses et les travailleurs ont vécu un bien sombre retour à la réalité de cette crise sanitaire et sociale (pour celles et ceux dont le travail avait été suspendu ou dématérialisé). La première journée de déconfinement a été marquée par les images de personnes tassées et compactées dans les transports des grandes zones urbaines. Bonjour les barrières ! Et toutes et tous étaient-ils et elles résignés, calmes et masqués, et la colère derrière les masques ? « C’est dommage » regrette le ministre de la Santé... Comme si nous avions d’autres choix que de retourner et d’arriver à l’heure au travail sous peine de le perdre.
Première journée de liberté ? DébarrasséEs des attestations, certes, mais pas du virus. LibéréEs de nos appartements, mais pas du capitalisme. Jamais le slogan « métro-boulot-dodo » n’aura eu autant de réalité. On ouvre les écoles (et dans quelles conditions !), les bureaux et les usines, mais pas les parcs, les plages et les forêts, les cinémas et les cafés... On oblige les gens à se masser dans les transports mais on leur interdit de se rassembler et de manifester. Voilà le monde d’après qu’ils cherchent à nous vendre. Mais on n’est pas preneurs ! On a davantage d’imagination quant à des jours heureux !
La lutte du 1er Mai a été, historiquement, la lutte pour la journée de 8 heures : 8 heures de sommeil, 8 heures de travail et 8 heures de loisirs. Les loisirs et l’oisiveté ont toujours été un droit farouchement revendiqué et arraché par le mouvement ouvrier. Le droit à la paresse contre le droit, ou plutôt, le devoir du travail ! L’existence de ce virus change de fait l’ensemble de nos relations et de nos pratiques sociales, le patronat et le gouvernement l’ont bien compris en redoublant d’agressivité dans leurs attaques du code du travail et de nos droits sociaux et démocratiques. Opposons et imposons-leur l’idée folle, mais tellement plus rationnelle, de baisser le temps de travail pour le répartir entre toutes et tous. De supprimer ainsi le chômage. De reconquérir nos loisirs et notre liberté, de nous libérer des oppressions et de l’exploitation. Voilà « les jours heureux » pour lesquels nous luttons.