Publié le Mercredi 6 septembre 2017 à 00h08.

Ordonnances : « Contre Macron et son Monde ! »

La Constitution de 1958 était qualifiée par François Mitterrand, dans un livre publié en 1964, de « coup d’État permanent ». La première utilisation d’une ordonnance sur le fondement de l’article 38 de cette Constitution remonte à la loi du 4 février 1960, qui permettait au gouvernement de prendre des mesures de « maintien de l’ordre » en Algérie.

Arrivé au pouvoir en 1981, Mitterrand s’accommoda parfaitement de son statut de « monarque républicain » qui lui permit, sans revenir devant les électeurs, de renier toutes les promesses de 1981 en engageant la France à partir de 1983 dans une cure d’austérité et de compression des salaires. 

Depuis, tous les présidents de la République, de droite comme de « gauche », ont joué la même partition. Maintenant, c’est le tour de Macron.

Les ordonnances lui permettent de s’affranchir du débat parlementaire pour réformer le Code du travail. Le prétexte est habituel : il faudrait aller vite. Aller vite en réalité pour approfondir ce qui est fait depuis des années : détruire peu à peu les acquis des salariéEs. Soit en contournant les droits des CDI par la multiplication des contrats dérogatoires, soit en rognant les dispositions du Code qui permettent aux CDI d’être un tant soit peu protégés de l’arbitraire patronal. Sans résultat autre que la préservation des profits.

Décidément, la Constitution de la 5e République a du bon pour les grands partis et la classe dominante. Mais, ce n’est qu’un instrument : au-delà de la nécessaire bataille unitaire contre les ordonnances Macron, la question centrale n’est pas la « 6e République ». Le pouvoir de la bourgeoisie peut s’accommoder de différentes formes de Constitution : l’Allemagne et la Grande-Bretagne le montrent. Seule la mobilisation et l’organisation de « ceux d’en bas » permettra d’instaurer une démocratie au service de plus grand nombre « contre Macron et son monde ! »