Steve Maia Caniço est ce jeune homme de 24 ans disparu depuis le 21 juin suite à une violente charge de police lors de la fête de la musique à Nantes. Plus d’un mois a passé, et la question demeure : où est Steve ? C’est ce qu’ont notamment demandé, lors d’un rassemblement organisé à Nantes le 20 juillet, des centaines de personnes, amiEs, proches, anonymes révoltés par cet énième cas de violence policière, qui s’est soldé, une fois de plus par une tragédie.
Où est Steve ? Pendant ce temps-là, Castaner pavoise, ose remettre des décorations à des gradés et à des policiers pour les féliciter d’avoir réprimé violemment le mouvement des Gilets jaunes. Dans bien d’autres pays « démocratiques », le ministre de l’Intérieur aurait déjà démissionné. Mais il semble que du côté de la Macronie, les vies humaines ne valent pas grand chose : un ministre de l’Écologie qui se gavait de deniers publics aura dû quitter ses fonctions, mais l’éborgneur en chef peut continuer de se la couler douce malgré les milliers de blesséEs, les dizaines de mutiléEs et les mortEs de ces derniers mois.
Où est Steve ? La question est désormais posée ailleurs que dans les rues de Nantes, aux quatre coins de la France. Comme Adama Traoré, Zineb Redouane et bien – trop – d’autres, Steve Maia Caniço est devenu un symbole : victime d’une police de plus en plus violente et déchaînée, qui se sent – malheureusement à raison – autorisée à tous les abus, tant elle est couverte par sa hiérarchie, jusqu’au plus haut sommet de l’État.
Où est Steve ? « Il ne faut pas oublier le contexte de violences dans lequel notre pays a vécu », a osé répondre Macron alors qu’il était interpellé, lors d’un déplacement à Bagnères-de-Bigorre, sur le cas du jeune Nantais. Un réponse doublement dégueulasse, qui tente non seulement de faire passer les victimes pour des coupables, mais aussi de justifier l’injustifiable en invoquant un « contexte » qui légitimerait toutes les exactions passées… et à venir ?
Où est Steve ? Nous ne cesserons de poser cette question, au côté de toutes celles et tous ceux qui refusent de voir se banaliser l’intolérable. Pour la mémoire de Steve bien sûr, et celle de toutes les autres victimes de la police. Mais aussi pour que ce crime ne reste pas impuni, et que les Macron, Castaner et Cie sachent que nous n’oublierons pas, et que nous ne pardonnerons pas.
Julien Salingue