Il n’aura fallu que quelques heures au Parquet général – c’est à dire à la Chancellerie – pour faire appel de la relaxe prononcée mercredi 22 octobre par le TGI de Paris, en faveur de notre camarade Alain Pojolat, arbitrairement poursuivi pour appel à manifestations interdites. Cet acharnement juridico-politique est une nouvelle preuve, s’il en fallait, de la fuite en avant du gouvernement dans la répression du mouvement de soutien au peuple palestinien.
Un cadre unitaire efficaceMercredi 22 octobre, dès 8 h 15, 300 personnes se sont regroupées place de la Fontaine Saint-Michel, à portée de voix du palais de justice où était convoqué Alain, pour protester contre les poursuites engagées contre notre camarade. La puissante sono fournie par la CGT 75, dont Alain est militant depuis de nombreuses années, sera entendue jusque dans la salle d’audience, peu habituée à une telle affluence.Les interventions des représentantEs de la gauche sociale et politique, et de la solidarité avec la Palestine, se sont succédées pendant une bonne partie de la matinée. Le NPA se félicite du succès de ce rassemblement unitaire, et remercie chaleureusement toutes celles et tous ceux qui y ont contribué.
Un ministère public à la peineDés la lecture du chef d’accusation, les failles du dossier, et sa minceur, sont apparues au grand jour, plongeant le tribunal dans une légitime perplexité : aucune preuve apportée sur la responsabilité personnelle d’Alain dans le maintien de la manifestation et du rassemblement interdits, non présence de notre camarade à ces deux initiatives... Du grand n’importe quoi !Empêtrée dans ses contradiction et face à la vacuité de l’accusation, la représentante du parquet tentait courageusement de se sortir d’affaire en avançant un argument des plus spécieux : « Après avoir pris connaissance de l’arrêté préfectoral d’interdiction, M. Pojolat aurait dû désorganiser ce qu’il avait organisé ».Dans sa plaidoirie, l’avocat d’Alain, Jean-Louis Chalanset a facilement démonté toutes les incohérences de l’accusation sur le plan juridique. Puis il s’est attardé sur le fond : celui du droit inaliénable à manifester, et de la légitimité du soutien au peuple palestinien. Dans une dernière intervention, Alain a conclu dans le même sens, ajoutant qu’aucun gouvernement, qu’il soit prétendument de gauche, de droite, ou d’extrême droite, ne nous fera reculer devant notre devoir à manifester notre soutien à la Palestine.
Front unique contre la répressionSi ce procès a été médiatisé et a permis un large soutien, d’autres poursuites judiciaires sont en cours, notamment celles qui feront l’objet d’un procès mercredi 29 octobre à la 10e chambre du TGI de Paris. Le NPA apportera tout son soutien aux camarades inculpéEs.Au-delà de la répression du mouvement de soutien à la Palestine – que celle-ci concerne les manifestations, les rassemblements, ou les actions BDS – c’est tout le mouvement social qui est confronté à la criminalisation des luttes, quelles soient syndicales, antifascistes, écologistes. C’est tout le mouvement social qui est confronté aux brutalités policières, qu’elles prennent l’aspect dramatique de Sivens, ou qu’elles se manifestent par des arrestations arbitraires, des chasses au faciès...Toutes les organisations, partis, et syndicats qui s’opposent aujourd’hui à ce gouvernement, sont concernés par la répression. Le NPA veillera à ce que la mobilisation unitaire du 22 octobre ne reste pas sans suites.
Alfred Ségalo