Lundi 10 février, le monde politique était en émoi à l’annonce d’une fronde interne dans le Parti socialiste. Dans un texte intitulé « Il n’y a pas qu’une seule politique possible », les différents courants de la gauche du PS se sont regroupés pour fustiger la politique menée par François Hollande.
Fait notoire, les signataires, issus majoritairement du courant « Maintenant la gauche » de Marie-Noëlle Lienemann et d’Emmanuel Maurel et d’« Un monde d’avance », le courant de Benoît Hamon (toujours ministre !), représentent un tiers des élus dans les instances nationales du parti.Pour ces socialistes, qui ont avalé jusqu’à maintenant bien des couleuvres, le pacte de responsabilité a constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Dénonçant naïvement le tournant « social-libéral » de Hollande, ce regroupement de circonstance exhorte le président à cesser sa « politique de l’offre » pour privilégier une relance de la croissance par la consommation en cessant les politiques d’austérité et le somme d’obtenir « un compromis social favorable au monde du travail ». En bref, la gauche du PS ne propose rien d’autre au gouvernement que de mener une vraie politique social-démocrate…
Croyant... et pratiquant ?Reste à voir surtout ce que feront ces députés et sénateurs socialistes lors des votes. Eux qui au mieux – pour certains d’entre eux – se sont contentés jusqu’à présent de s’abstenir sur des sujets aussi cruciaux que les retraites... Dans l’Humanité du 11 février, Marie-Noëlle Lienemann s’est même déjà dérobée sur la question du vote de confiance au gouvernement.De même, pour faire face aux défis de la période, ce bloc « contestataire » au sein du PS en appelle à « l’implication de la gauche dans toute sa diversité »... mais ses dirigeants ont déjà décliné les propositions de Mélenchon à un rassemblement incluant la gauche du PS et EÉLV en vue de liste commune aux élections européennes.Manifestement, les velléités de la gauche du PS visent avant tout à changer le rapport de forces… au sein du seul PS !
Camille Jouve