Publié le Mercredi 4 septembre 2019 à 12h10.

Partout, construire la mobilisation contre Macron !

Après une année de mobilisations inédites, avec au premier rang les Gilets jaunes, et après le nouvel été pourri de Macron, marqué par l’affaire de Rugy, par les sifflets du 14 juillet et par la poursuite de la mobilisation aux urgences, certains auraient pu espérer un ralentissement de la politique antisociale du gouvernement. Mais il n’en est rien, ce qui confirme que le pouvoir est déterminé, coûte que coûte, à passer en force pour imposer son projet de société ultra-régressif.

La casse des services publics se poursuit (école, hôpitaux…), les attaques contre les chômeurEs n’ont pas connu de pause durant l’été, les privatisations se multiplient comme celle d’Aéroports de Paris ou de la Française des Jeux et, surtout, Macron et son gouvernement préparent la liquidation du système de retraites par répartition.

Pas touche à nos retraites !

C’est LA réforme du quinquennat. Il s’agit de créer un mécanisme qui réduit automatiquement le niveau des pensions pour que la partie de la richesse produite (le PIB) consacrée aux retraites reste fixe – 14 % du PIB –, alors que le nombre de retraitéEs ne cesse d’augmenter par rapport à la population active. Comme le veut le Medef, le gouvernement n’envisage aucunement d’augmenter les cotisations patronales pour garantir le niveau des pensions et maintenir l’âge de la retraite. Avec cette réforme, les pensions perçues par les retraitéEs vont diminuer !

Avec le système de retraite par points, la retraite devient une affaire individuelle, où chacunE accumulera des points tout au long de sa vie, qui lui « garantiront » une pension dont on ne connaîtra pas le montant et qui sera variable chaque année. Fini les 42 régimes spéciaux qui prenaient en compte la spécificité de certains secteurs. Fini le calcul sur les 25 meilleures années dans le privé ou sur les 6 derniers mois dans le public. C’est le grand nivellement par le bas !

Ce fonctionnement par points est complété par la fixation de l’âge de départ à la retraite avec des systèmes de décote et de surcote déterminées soit par un âge pivot (62 ans ou plus) soit par un décompte d’annuités cotisées. Juste de quoi donner du grain à moudre aux technocrates de la CFDT… Quelle que soit la solution retenue, il faudra bien travailler plus pour toucher moins par la suite. Une aberration sociale quand on sait que des millions de personnes, malgré les annonces triomphalistes du gouvernement sur les chiffres du chômage, cherchent un emploi, tandis que des centaines d’autres se blessent ou se tuent au travail en raison des cadences imposées et de la fatigue accumulée. Ils veulent nous faire travailler plus longtemps alors que le temps de travail devrait être réduit pour être partagé entre touTEs !

Combattre le capitalisme sur tous les fronts

Cette réforme est cohérente avec le projet global de Macron et de son gouvernement de casse de nos acquis sociaux au profit des grands patrons. D’ores et déjà, et l’on doit s’en féliciter, certains secteurs du monde du travail commencent à résister, y compris par la grève, dans la santé ou l’éducation. On pense ici bien évidemment à la grève des urgences, qui a non seulement « passé l’été » mais qui a continué de s’étendre, avec plus de 200 services concernés. On pense également à la grève des examens qui a donné des sueurs froides à Blanquer et qui a largement contribué à casser l’image de celui que certains grands médias présentaient comme le premier de la classe du gouvernement Macron-Philippe.

De nombreuses journées de luttes sectorielles fleurissent en ce mois de septembre, dans les services publics, les entreprises ou à l’appel des Gilets jaunes les samedis. Des appels à se mobiliser qui témoignent d’une volonté de se battre, mais dont l’éparpillement ne peut satisfaire celles et ceux qui veulent mettre un véritable coup d’arrêt à l’offensive du gouvernement. Ces journées, qu’il s’agit de construire secteur par secteur, peuvent ainsi être autant de moyens d’accumuler des forces pour converger dans un grand mouvement d’ensemble, de grèves qui se généralisent contre le gouvernement. La grève interprofessionnelle du 24 septembre, appelée entre autres par la CGT, doit être le premier point de rendez­-vous de toutes celles et tous ceux qui veulent aller dans ce sens.

En interaction avec les questions sociales et économiques, les luttes continuent également de se développer face à l’urgence climatique. À travers le monde, une nouvelle génération a pris conscience du désastre annoncé. La multiplication des incendies de forêts en Amazonie ou en Afrique ne fait que renforcer la conviction de la nécessité de ce combat. Nous ne pouvons plus tergiverser. Seule une remise en cause du mode de production capitaliste, la planification démocratique de la production à l’échelle mondiale, pourra donner un avenir à l’humanité. Loin de s’opposer, les combats des travailleurEs et de la jeunesse doivent se nourrir pour en finir avec Macron et son monde !