Publié le Samedi 4 juillet 2009 à 13h34.

PCF : tiraillements 

Le conseil national du PCF, réuni les 19 et 20 juin, a tiré un bilan positif des résultats du Front de gauche aux élections européennes, mais sans triomphalisme. 

 

 

Une étude de l’Ifop révèle que le Front de gauche (FG) ne devance le NPA, aux élections européennes, que chez les plus de 50 ans. Elle montre également que le NPA est en tête chez les ouvriers et les employés. Les scores du FG oscille entre 17% et 43% dans les municipalités PCF, mais ils s’effondrent ailleurs. C'est donc à partir du constat que le recul a été stoppé que le débat a eu lieu, au conseil national du PCF, les 19 et 20 juin, opposant la majorité à ceux qui estimaient que le parti s’était dilué dans un Front sans partenaires crédibles. Nombreux sont les militants qui se sentent plus proches du NPA que du Parti de gauche, même si, pendant la campagne électorale, on a pu voir, ça et là, ressortir à notre égard les vieux réflexes sectaires (affiches recouvertes, bulletins absents de certains bureaux de vote, etc.).

Dans son rapport, Pierre Laurent se félicite de la remontée du parti face au sectarisme du NPA : « Les discours de donneurs de leçons à l’égard du mouvement syndical ont eux aussi été sévèrement jugés.» Mais c’est sur les perspectives du FG, notamment les régionales, que le débat a tourné. Pour le rapporteur, les objectifs sont clairs: « Lancer la bataille des régionales avec l’ambition de construire des majorités régionales de gauche sur des projets ambitieux de lutte contre la crise. Poursuivre et élargir la démarche engagée avec le Front de gauche. » Concrètement cela laisse entendre un accord avec le PS dans certaines régions (pas forcément dans toutes) afin de dépasser les 5% et de sauver les 185 conseillers régionaux sortants. D’où la critique à peine voilée des dirigeants du Parti de gauche, «qui viennent de déclarer qu’à leurs yeux, ni le PS ni les Verts ne pourraient rejoindre un tel rassemblement, appelant d’ores et déjà à des listes autonomes du Front de gauche ouvertes à ce qu’ils appellent l’autre gauche (NPA, Alternatifs, MRC). La démarche que je vous propose ne peut-elle pas bousculer davantage le paysage ? […] A gauche, ça n’est pas à nous de fixer les frontières ». Et, pour être encore plus clair, Marie-George Buffet précise: « Nous n’avons pas décider d’en rester au “Grand Soir”, mais de dépasser le capitalisme par un combat mêlant l’action quotidienne dans les luttes, le rassemblement et la gestion à tous les niveaux issus du suffrage universel. »

La décision finale sera prise fin octobre. Le temps de tester tous les partenaires potentiels et de convaincre les militants. En tout cas, les termes du débat sont posés, et forcément plus clairement que lors des européennes, où aucun accord avec le PS n’était possible. L’aspiration à l’unité est légitimement forte parmi tous les anticapitalistes mais elle doit se faire sur des bases claires et il n’est pas possible d’adapter le contenu politique d’une orientation en fonction des élections et des partenaires. Construire une unité durable, dans les luttes comme dans les élections, est aujourd’hui une nécessité. Le NPA ne ménagera aucun effort dans cette direction. 

Olivia Hespin