Pierre Gattaz, patron des patrons, a de quoi se réjouir : « la séquence des deux dernières semaines a été bonne », écrit-il dans une tribune publié par le Figaro. En effet, la trajectoire de baisse des « charges » du Pacte de responsabilité sera bien entérinée dans la loi, les créations d’emplois ne sont toujours pas à l’ordre du jour et la prise en compte de la pénibilité est reportée. Mais cela ne lui suffit pas, et il continue son combat pour l’injustice sociale...
Pensant que le gouvernement doit faire mieux et plus fort, il lui propose une bonne douzaine d’idées, comme l’abandon de la taxe à 75 % sur les très hauts revenus, la suppression des seuils sociaux, la baisse du SMIC, la généralisation du travail du dimanche et des horaires de travail jusqu’à 21 heures... Soit une destruction massive du code du travail, de nos conditions de vie et de travail. Le tout dans une situation de chômage exponentiel. Gattaz appelle cela « redresser la France ». Son « partenaire social » privilégié, le gouvernement, n’est pas en reste et fait légiférer frénétiquement ces prochains jours. Pas moins de trois grandes lois sont en voie d’adoption. Toutes en faveur de la politique du Medef.
La loi de finances rectificative pour 2014, déclinaison du Pacte de responsabilité, permet à l’État de réaliser 1,6 milliards supplémentaires d’économies : cela annonce des économies sur des services publics qui seront en partie privatisés et dont pourront bénéficier seuls ceux qui pourront payer. La loi rectificative sur le financement de la sécurité sociale acte l’allègement des cotisations sociales des employeurs et le gel des pensions de retraite au dessus de 1 200 euros. Enfin, le vote de la réforme ferroviaire, contre laquelle les cheminots ont pourtant mené une grève forte et longue, permettra l’ouverture totale à la concurrence.
Décidément, ce gouvernement défend magnifiquement les intérêts et les profits des patrons. Nous ne devons compter que sur nos propres forces pour le combattre, avec tous ceux et toutes celles qui le voudront. Que la rentrée soit une rentrée de luttes et de victoire !
Roseline Vachetta