Christine Héraud, avec 6,76 % des voix à Cenon, et Mónica Casanova, 6,97 % à Lormont, ont été réélues pour un 4e mandat dans ces communes populaires de banlieue. Cela, le 15 mars, en pleine pandémie, avec 67 % d’abstention, surtout dans les quartiers les plus pauvres, bien plus qu’habituellement (autour de 49 %).
À Lormont, la majorité municipale sortante PS-PC-Verts s’était alliée avec LREM, une alliance entrevue dès l’été 2019 quand le maire socialiste a reçu Blanquer à Lormont sous les huées d’une centaine de profs dont, toutes les deux enseignantes, nous étions.
L’extrême droite y a perdu un siège au profit de la droite dont un de ses actuels élus est issu, un RN arrogant, faisant de la lutte contre « les délinquants, la racaille » sa différence politique, à la tête de liste parachutée proche des milieux néo-nazis, sous des airs très respectables.
Élues anticapitalistes
Contre tout ce petit monde, lors des premiers conseils à huis clos, nous avons présenté nos candidatures à la fonction de maire dans des salles aseptisées, où personne ne voulait de débat public révélant la sidération des éluEs et leur incapacité à proposer une politique face à l’ampleur de la crise, sa gestion politique, plus globalement, la faillite du capitalisme.
Nous avons défendu, avec encore plus d’arguments qu’aux précédentes mandatures au vu des mois de luttes des Gilets jaunes, l’émergence d’assemblées de lutte et de collectifs contre la réforme des retraites et du bac, « une municipalité au service des mobilisations, des luttes des travailleurEs et de l’intérêt collectif ».
Nous avons voté contre le règlement intérieur et les attributions au maire lui confiant, ainsi qu’à ses seuls adjoints, des pouvoirs démesurés avec des choix essentiels comme la décision d’emprunts ou les procédures judiciaires.
Nous nous sommes abstenues sur les indemnités aux éluEs attribuées à quelques adjoints et délégués de la majorité. L’absence de rémunération de touTEs les éluEs écarte de fait les salariéEs en activité ne disposant que d’un congé sans solde à la discrétion de l’employeur pour faire leur travail municipal, alors que d’autres (comme nos maires) cumulent postes et indemnités au département et à la Métropole, par ailleurs organes de cogestion historique en Gironde de la droite et de la gauche. Nous avons défendu des éluEs français ou étrangers révocables à tout moment, payés le salaire d’un ouvrier, comme lors de la Commune de Paris.