Publié le Mercredi 15 janvier 2020 à 15h45.

RATP : la grève tient bon !

Certes, des lignes de métro rouvrent partiellement, les bus et RER roulent un peu plus qu’en décembre, mais la grève tient bon. Les usagerEs le savent bien... le gouvernement aussi.

Le 13 janvier, on comptait encore près de 80 % de grévistes en moyenne dans le métro, plutôt autour de 20 % dans les bus, mais avec la même détermination. Personne ne veut céder face à Macron. Malgré la pression financière après plus de 40 jours de grève, les annonces du gouvernement sur l’âge pivot ont plutôt encouragé les grévistes à continuer : Édouard Philippe et la CFDT appellent à reprendre le boulot ? Raison de plus pour tenir et leur montrer que ces « négociations » ne changent rien. La revendication des grévistes est simple : le retrait de la réforme ! Dans les AG, on discute de comment tenir ou distribuer les caisses de grève, mais personne n’a envie de reprendre maintenant.

Face aux difficultés, la force du collectif

Contre la fatigue individuelle, la violence des flics ou les doutes, c’est la solidarité entre grévistes qui a permis de tenir depuis le 5 décembre et qui donne le courage de continuer.

Les manifestations du jeudi 9 et du samedi 11 ont vu de gros cortèges d’agentEs RATP, avec leurs banderoles de dépôt, de ligne de métro ou de RER. Jeudi 9, ils et elles étaient même plusieurs centaines à manifester avec des cheminotEs dans le cortège de la Coordination RATP/SNCF.

Le lendemain ils étaient encore 300 à se retrouver pour une grande assemblée générale à Vincennes avec un mot d’ordre : « On ira jusqu’au retrait ! »

Pour essayer de briser cette grève qui dure, le gouvernement ne se contente pas de la carotte de l’âge pivot : la répression s’accentue. Jeudi 9, des manifestantEs grévistes ont été délibérément frappés et certains interpellés par la police. La réponse n’a pas tardé : vendredi midi ils et elles étaient plusieurs centaines devant un commissariat parisien pour soutenir des collègues.

Et la meilleure réponse face à la violence de l’État, c’est encore la grève : en soutien à une conductrice de métro de la ligne 9 violemment matraquée pendant la manifestation, ses collègues ont organisé une journée noire lundi 13 qui a paralysé la ligne.

La direction de la RATP cherche aussi à intimider les grévistes en infligeant des sanctions aussi dures qu’infondées. Mais contre ces menaces, c’est encore une fois le nombre qui fait la force : à Vitry ou à la porte d’un conseil de discipline dans le 12e arrondissement, ce sont systématiquement des centaines d’agentEs qui se retrouvent pour afficher leur soutien.

À la recherche de l’extension

Les grévistes cherchent l’élargissement de la grève, et ils et elles y travaillent... Par des actions avec des cheminotEs en direction des salariéEs du privé (de SANOFI à Vitry-sur Seine, de PSA à Poissy, de l’usine pharmaceutique CENEXI à Fontenay-sous-Bois…), pour les inviter à rejoindre le mouvement. Des jonctions se font aussi entre agentEs RATP et éboueurs comme aux Lilas ou à Ivry-sur-Seine. Sans compter les actions avec les enseignantsE et même avec des lycéenEs, comme à la Porte de Vincennes où des machinistes en grève vont soutenir les blocus. Une énième preuve que  les agentEs RATP se battent pour toute le monde et veulent que la grève se propage.

Pour entraîner d’autres secteurs, il faut que la grève reste forte. C’est ce qui a poussé la grande majorité des AG à voter la reconduction jusqu’à jeudi ou vendredi, afin de participer aux manifestations et montrer à Macron que même si lui et son gouvernement ne le veulent pas, ils sont toujours là !