Entretien avec Inaki, militant à Millau.
Combien de signatures sur l’Aveyron ?
En 2017, sur l’Aveyron, nous avions 12 signatures. Il y a eu un grand turn-over des maires lors des dernières élections. Je suis sur le pont depuis la CN, mais surtout depuis fin août. L’été est une période compliquée, beaucoup de maires sont agriculteurs, dans leurs champs, peu disponibles. Mais nous avons déjà huit promesses.
Comment se passe l’accueil ?
Ça se passe bien, Philippe est connu maintenant et cela facilite le premier contact. Un certain nombre de maires sont encore en attente, notamment quelques-unEs du PS. Ils n’apprécient pas la ligne politique d’Higalgo, et si c’est elle, ils ne lui donneront pas leur parrainage, on pourra repasser. Pareil pour les maires qui avaient donné leur promesse à Lassalle ou Asselineau.
Vous discutez de politique ?
Le premier sujet de préoccupation, c’est la disparition des services publics, La Poste et surtout la transformation de notre région en désert médical. Plus de médecins à des kilomètres à la ronde, des Ehpad éloignés des villages… Parfois, ces maires, on les a déjà rencontrés lors de luttes pour le maintien des services publics. On a aussi des maires proches ou à la Confédération paysanne, on s’est croisé lors de mobilisations. Ça aide aussi pour les signatures, cette proximité militante !
C’est un gros boulot les signatures ?
Il faut d’abord prévoir les circuits, et ensuite, on fait beaucoup de kilomètres ! Déjà presque 1 000 à ce jour ! Il faut deux heures pour traverser le département. J’y vais souvent avec le même camarade, mais aussi avec d’autres camarades, moins disponibles mais qui essaient de donner un peu de temps, malgré les contraintes professionnelles et familiales.
Et tu fais aussi des tournées au Pays basque ?
Je suis originaire du Pays basque, j’y ai encore beaucoup d’amiEs, des contacts militants. J’y suis déjà allé quatre jours avec Philippe Poutou à la fin de l’été. Et j’y retourne avec lui le 23 octobre pour la manif en soutien à Georges Ibrahim Abdallah. Le lendemain, nous serons à Arbonna, commune au sud de Biarritz. Il s’y tiendra un grand rassemblement pour dénoncer la très forte spéculation, le prix du mètre carré a explosé ! Euskal Herriko Laborantza, la Confédération paysanne basque, revendique l’expropriation pour permette aux agriculteurEs d’acheter des terres et aux jeunes de s’installer.
Comment expliques-tu ce problème ?
Le tourisme s’est énormément développé. Pour une résidence secondaire, ou pour la retraite, des maisons sont achetées à des prix incroyables ! Et une grande partie de la population locale ne peut plus acheter ni même, pour les plus modestes, louer. Aussi la question du logement est une question majeure au Pays basque, et les maires des petites communes sont très inquiets pour leurs habitantEs.
Ça change quoi d’être avec Philippe ?
Ça change tout, on est avec Philippe ! Il vient depuis des années dans la région, pour Abdallah bien sûr, mais aussi pour les mobilisations en soutien aux militantEs basques emprisonnés. La question du logement, c’est aussi une problématique qu’il a mise en avant dans la campagne municipale. Beaucoup de maires rencontrés sont investis dans des luttes locales. Donc on a des discussions entre militantEs. D’ailleurs on séjournera chez une amie et un ami de longue date, militants basques et lui est élu municipal à Baiona. J’en profite pour les remercier de leur accueil et du soutien, ainsi qu’aux camarades basques qui nous prépareront les circuits. On va retourner dans les terres profondes du Pays basque, dans ces montagnes si chères à mon cœur. Et avec le GPS, c’est plus facile que lors des fois précédentes !