Publié le Mercredi 21 octobre 2015 à 11h59.

Référendum du PS : Posture et imposture

Le 19 septembre, Cambadélis annonçait la tenue d’un référendum du 16 au 18 octobre sur l’unité des forces de gauche et écologistes dès le premier tour des élections régionales. Une bonne blague !

Selon le Parti socialiste, 251 327 personnes auraient donc participé au référendum et plus de 89 % auraient répondu « Oui » à la question : « Face à la montée de la droite et de l’extrême droite, souhaitez-­vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? » Il n’en a pas fallu plus pour que le patron du PS indique qu’il s’agissait d’un « succès, ce n’est pas un flop mais le top », son parti étant selon lui « au centre du jeu »... Un jeu, assurément, et aussi une belle duperie, quand on voit que l’on pouvait voter plusieurs fois sans aucun problème, et que certainEs, comme Edwy Plenel ou Emmanuelle Cosse, ont reçu des mails de remerciement... pour des votes qu’ils n’ont pas fait.

Derrière ce simulacre de démocratie, le référendum pour l’unité du PS n’a qu’un seul objectif, celui de dédouaner le PS de sa défaite annoncée aux prochaines élections régionales. En effet, seules deux régions aujourd’hui semblent être gagnables par le PS, ou plus exactement rester dans son escarcelle... Pour le reste, ce sera soit très difficile soit impossible. Face à cette déroute annoncée, le PS doit donc trouver les coupables. Ce sera donc la faute aux autres forces politiques qui auront refusé de s’unir... et non à cause de la politique menée par les différents gouvernements depuis 2012, tous aux ordres du Medef.

Grandes manœuvres pour nouveau mouvement...

Les idées foisonnent dans la tête de Cambadélis, qui a déjà annoncé, suite aux résultats, deux nouvelles initiatives. Dans un premier temps, il prend sa plus belle plume pour envoyer une lettre à toutes les têtes de liste « de gauche » (PCF et EÉLV en priorité) afin de prendre contact rapidement en vue de trouver un accord électoral. Et qu’importe que les principaux intéressés aient déjà répondu pour défendre leur « autonomie » au premier tour des régionales, les rendez-vous sont de toute façon déjà pris pour le second tour. De plus, le nouveau facteur de Solférino annonce aussi l’envoi d’une lettre mensuelle aux « compagnons de l’unité », c’est-à-dire les 251 327 votantEs, en vue de la constitution d’une « alliance populaire » après les régionales.

Cambadélis n’a qu’une chose en tête : le prochain congrès du PS qui se tiendra fin 2017. Un congrès qui doit être selon lui un « nouvel Épinay » pour permettre donc le dépassement du PS. C’est dans cet objectif qu’un appel sera lancé début 2016 mettre en route une grande formation « réformiste, écologiste, socialiste et européenne ». Le patron du PS souhaite voir une déclinaison locale de cet appel dans chaque département et chaque canton avec la création de collectifs. L’initiative débouchera sur la tenue d’une « grande convention » en novembre 2016 afin d’acter la naissance de cette structure nationale qui devrait notamment réunir la nouvelle UDE (Union des démocrates et écologistes) lancée ce samedi, le PRG et des petites formations de gauche.

Bref, sans retour en arrière possible, le PS continue lentement mais sûrement sa mutation libérale.

Sandra Demarcq