Le NPA a écrit ces dernières semaines à plusieurs organisations politiques pour discuter de la situation sociale et politique et voir ce qu’il est possible de faire ensemble. La rencontre du 14 octobre avec Lutte ouvrière est la première. Nous devons également rencontrer dans les jours qui viennent Alternative Libertaire, le Parti communiste et le Parti de gauche.
Cette nouvelle rencontre avec Lutte ouvrière se situait dans la continuité de notre dernière rencontre, insistant sur la question sociale et ces conséquences pour les salariéEs de la politique de Hollande-Ayrault. Nos deux organisations politiques partagent beaucoup de choses sur l’analyse de la situation actuelle : difficultés du mouvement social, atonie des résistances, de la combativité... Pourtant la colère, le mécontentement des salariéEs est grand, et même si beaucoup de résistances actuelles sont des luttes sectorielles, elles existent : contre les licenciements, les fermetures de sites, la réforme des rythmes scolaires, les mauvaises conditions de travail… Tout cela dans un contexte de droitisation politique où les idées du Front national se propagent... Dans les luttes, les résistances, nous constatons que de nombreux militants anticapitalistes et révolutionnaires se retrouvent au quotidien, sans réellement se coordonner, ce qui selons nous faciliterait la tâche.
Seul, mal accompagné... ou unitaire ?Sur le terrain politique, face à l’offensive libérale menée par le gouvernement Hollande-Ayrault contre l’ensemble du monde du travail, les cadeaux fiscaux en faveur des entreprises et des plus riches, il nous semble important également de poursuivre les discussion que nous avions engagées avec Lutte ouvrière, mais aussi l’ensemble des organisations politique à la gauche du PS, de construire une opposition de gauche à ce gouvernement. Une opposition politique capable d’aider aux mobilisations pour inverser le rapport de forces et en finir avec les politiques d’austérité, pour ouvrir la voie à une véritable alternative. Une opposition politique qui pourrait aussi se concrétiser par des listes unitaires aux prochaines élections municipales ou européennes en proposant un programme de rupture, d’indépendance, contre le gouvernement.Lutte ouvrière refuse catégoriquement : il y aurait trop de divergences entre nous, et nos deux organisations ne suivraient pas la même perspective... D’après eux, la lutte contre l’austérité comme le propose le Front de gauche ou le gouvernement anti-austérité comme le propose le NPA sont loin d’être suffisants, car c’est une « perspective communiste » qu’il faudrait proposer aux travailleurs. Sur le terrain social, la critique n’est pas tendre non plus : la bagarre ne se construit pas simplement en se coordonnant mais sur ce que nos militantEs y défendent. Quel programme socialiste défendons-nous par exemple dans les luttes ? La position de Lutte ouvrière n’est pas nouvelle, cela fait quelques mois déjà que pour eux, seule la « perspective communiste » (qu’ils seraient les seuls à défendre) permettra à la classe ouvrière de reprendre l’initiative. Reste quand même à en définir le contenu et surtout comment la porter dans la situation actuelle. Le débat doit donc continuer.
Sandra Demarcq