Publié le Lundi 5 mars 2012 à 11h28.

Réussir notre premier tour..

Nous entamons la phase finale du parcours du combattant-candidat, pour réussir à franchir ce que Philippe a appelé « notre premier tour ». La date couperet, le 16 mars.Il nous reste deux semaines pour reconvertir les promesses en parrainages officiels, pour échapper à cette censure administrative que l’État impose avec la complicité des partis institutionnels. C’est possible, et indispensable pour donner force et crédibilité à nos idées, en donnant les moyens à Philippe Poutou de rentrer de plain pied dans le match. Indispensable pour surmonter les difficultés rencontrées durant ces premiers mois de campagne.

Nos difficultés sont surtout la conséquence du poids de la crise qui conduit, dans un premier temps, la majorité de la population à regarder du côté des fausses réponses qui semblent plus « réalistes » parce qu’elles restent dans le cadre du système. Pourtant, il est clair que la clé de la situation est entre les mains du monde du travail, de la jeunesse, des classes populaires, de leur intervention sur le terrain politique. Que Philippe soit candidat contribuera à redonner confiance aux victimes de la crise. Oui, il existe une issue, ce sont les classes exploitées qui en sont porteuses, pas les démagogues de tout poil du théâtre politique et médiatique.

Le président des riches qui pose au candidat du peuple ! Les médias qui se demandent s’il réussira à chiper ce titre… à Marine Le Pen ! Le président bling-bling et l’héritière millionnaire jouant aux candidats anti-élite. Quelle farce ! L’un comme l’autre sont les représentants des classes privilégiées... Ils prétendent nous protéger des drames de la crise. Ils se fichent de nous. Les cinq ans de Sarkozy, le programme de l’héritière du millionnaire, sont deux programmes pour les classes dirigeantes et les patrons. Le premier mise sur l’Europe, le deuxième mise sur son effondrement mais les deux veulent nous faire payer la crise. Ils sont en rivalité pour flatter les préjugés xénophobes et racistes, tenter de dresser les travailleurs les uns contre les autres.

Comment faire confiance à François Hollande qui « a pour adversaire le monde de la finance », mais se vante, à Londres, dans The Guardian, que le PS a fait disparaître les communistes, privatisé et libéralisé, et rassure la City, les financiers n’ont rien à craindre...

Au centre de notre politique, il y a le souci d’aider au regroupement de toutes celles et tous ceux qui refusent les politiques d’austérité, de construire l’unité des travailleurEs et de leurs organisations. Mais à travers cette bataille, il est indispensable de tracer une perspective anticapitaliste. Il appartient aux travailleurs eux-mêmes de se protéger contre la crise en imposant leurs exigences dont l’annulation de la dette, une autre politique qui réponde aux besoins de la population en rupture avec la soumission aux classes dominantes, à la finance.

Il s’agit de conquérir une réelle démocratie maintenant. Il faut bousculer le jeu des vieux partis institutionnels habitués à l’alternance ou à la cohabitation. Les classes populaires ont besoin d’un gouvernement qui les serve réellement, qu’elles puissent contrôler et qui leur garantisse un droit de contrôle sur la marche de l’économie. Un gouvernement qui agira dans le but de construire une autre Europe en rupture avec celle de Sarkozy et Merkel. Loin de protéger les populations, cette dernière n’offre qu’un avenir de régression sociale, de division entre les peuples, de conflits. Nous voulons construire une Europe de solidarité et de coopération, l’Europe des travailleurs et des peuples. 

D’ici au 16 mars, donnons-nous les moyens de faire entendre ces idées, donnons à toutes celles et ceux qui se reconnaîtront en elles la possibilité de le dire en votant, le 22 avril, pour Philippe Poutou. 

Yvan Lemaitre