Depuis son élection à la mairie de Béziers, Robert Ménard multiplie les provocations ouvertement racistes, qu’elles prennent la forme d’arrêtés municipaux ou de déclarations discriminatoires largement médiatisées. Suppléant parfait de Jean-Marie Le Pen, il semble avoir pris la relève du maître incontesté dans l’art d’asséner les petites phrases assassines qui font la joie des électeurs du F Haine.
Édile de la huitième ville classée dans les plus pauvres de France par l’Observatoire des inégalités, depuis sa prise de fonction, l’ancien président de « Reporters sans frontières » (sic) ne cesse de harceler et d’attaquer la population des quartiers populaires. Instauration d’un couvre-feu pour les jeunes entre 23 heures et 6 heures du matin, interdiction d’étendre du linge aux fenêtres, augmentation du nombre de policiers municipaux et publicité tapageuse sur la dotation d’armes à ces derniers (« désormais notre ville a des milliers de nouveaux amis »...). Le 13 mars 2015, il décide de débaptiser la rue du 19-mars-1962, date de la signature des accords d’Evian et de la fin de la guerre coloniale d’Algérie... pour la nommer Hélie-Denoix-de-Saint-Marc, commandant putschiste fervent partisan de l’Algérie française.
Fichage ethnique, des écoles de la République...Avec un tel « palmarès » de mesures ouvertement racistes et xénophobes, on aurait pu croire notre activiste municipal forcené un peu fatigué. Sans doute grisé par son succès médiatique ainsi que par le soutien et les encouragement du Front national, notre nouveau croisé repart en guerre, cette fois-ci pour débusquer de probables futurs djihadistes encore en culottes courtes. S’inspirant du célèbre slogan « Le Pen dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas », il n’hésite pas à vendre la mèche sur ses pratiques de fichage de la population en affirmant que 64,6 % des élèves des écoles primaires de Béziers (chiffre très précis) ont des noms et prénoms qui indiquent leur « confession musulmane ». Loin de la révélation imprudente, cette « sortie » faite lors de l’émission « Mots croisés » sur France 2 était une provocation préméditée, la « mise en bouche » d’une proposition de projet de loi qui vient d’être rendue publique ce lundi 11 mai.
… À l’Assemblée nationaleDans un courrier envoyé aux députés, il exhorte ces derniers à « créer les conditions d’un débat parlementaire en déposant une proposition de loi visant à libéraliser les statistiques ethniques ». Un tel projet nous rappelle inévitablement les lois racistes votées sous Pétain. Nous n’en sommes certes pas là, mais la stigmatisation permanente par la droite et l’extrême droite des Roms, des islamistes, des sans-papiers, ou bien les déclarations racistes d’Éric Ciotti peuvent, si elles ne sont pas combattues, nous ramener aux pires heures de l’histoire.
Manifestations à répétitionEn moins d’une semaine, trois manifestations et rassemblements réunissant plusieurs centaines de personnes se sont tenues à Béziers. En attisant la haine raciste, Robert Ménard récolte la colère des quartiers populaires et de toutes celles et tous ceux qui refusent une société balkanisée, répressive, raciste et communautariste. La sidération fait place à la mobilisation, et celle-ci pourrait fort bien se développer dans les autres municipalités gérées par l’extrême droite. Les militantEs du NPA mettront en œuvre toutes leurs forces pour la développer ! « Ménard facho le peuple aura ta peau ! » (slogan entendu à Béziers)
Alain Pojolat