Publié le Vendredi 2 décembre 2011 à 09h39.

Sarkozy court après Marine Le Pen

Sarkozy a saisi l’occasion du congrès des maires de France, la semaine dernière, pour partir en guerre contre le droit de vote des résidents étrangers, même aux élections municipales. Cela alors que le Sénat doit examiner, début décembre, un projet de loi sur le sujet déposé en 2000 mais que la droite avait toujours refusé de discuter ! Et que la majorité de la population y est favorable à 61 % selon un sondage publié récemment.

C’est une nouvelle volte-face de cette girouette politique qu’est Sarkozy. En 2005, il s’était prononcé pour qu’ « un étranger en situation régulière, qui travaille, paye des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter lors des élections municipales. » Une telle mesure ne risquerait pas de menacer la stabilité des institutions, mais, au final, c’est trop. Si un étranger veut voter en France, il n’a qu’à adopter... la nationalité française, nous disent Sarkozy et ses amis de l’UMP. Pour qu’un étranger puisse voter, il n’a qu’à cesser d’être... un étranger !

En fait, tout leur est bon pour flatter les préjugés xénophobes afin de diviser la population, pour flatter les craintes, voire les haines, pour gagner l’électorat de l’extrême droite. Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant prétend, dans la foulée du FN, qu’accueillir chaque année 200 000 étrangers en situation régulière, c’est « trop ». Dans le même temps, il part en guerre contre le droit d’asile. Son zèle lui a valu les remerciements de Marine Le Pen. La droite se livre à la même démagogie qu’elle, la politique du bouc émissaire, l’étranger, l’immigré…

Sarkozy et Guéant trouvent tout à fait « démocratique » que la politique de l’État soit soumise aux banques, à une aristocratie financière à laquelle ce dernier verse chaque année une rente de près de 50 milliards d’euros au titre des intérêts sur la dette publique. Mais ils trouvent intolérable que toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent ici puissent bénéficier du droit de vote, quelle que soit leur origine !

La démocratie réelle, c’est bien le droit, sans discrimination, pour celles et ceux qui produisent les richesses tant matérielles qu’intellectuelles, de décider de la marche de la société, de la contrôler.

Yvan Lemaitre