«Je n’ai pas été élu pour que la France connaisse un jour les problèmes de la Grèce, de l’Irlande ou du Portugal », expliquait Sarkozy en pleine crise grecque. Un de ses fidèles, Alain Minc, renchérissait : « L’application du projet socialiste ferait perdre à la France son triple A »... Aujourd’hui, l’arrogance devient du bluff. Les ministres ne cessent de répéter que la perte du triple A n’est pas « un cataclysme » ou, selon François Baroin, « naturellement pas une catastrophe ». Pour Sarkozy, cela « sur le fond des choses, ne change rien »...
Les mêmes ont justifié leur politique d’austérité au nom de la nécessité de garder le triple A, Sarkozy prétend maintenant que ce ne sont pas les agences de notation qui dictent sa politique... sauf que toute sa politique lui est dictée par les commanditaires des agences de notations, les banques, les financiers, les gros actionnaires.Et aujourd’hui, Sarkozy qui disait hier qu’il n’y aurait pas un troisième plan d’austérité, a d’ores et déjà annoncé qu’il informerait de ses décisions à la fin du mois. Il est clair que ce sont de nouvelles mesures d’austérité qui seront annoncées, dont la TVA sociale.
« Nous sommes face à une crise sans précédent qui nous impose de réduire nos dépenses, de réduire notre déficit mais aussi de trouver le chemin d’une nouvelle croissance en résolvant nos problèmes de compétitivité », prétend-il. En un mot, baisser encore le coût du travail ! Il invoque la crise pour continuer la politique qui en est responsable, une fuite en avant qui conduit à la dégradation sociale pour l’immense majorité de la population. C’est bien cette politique qui engendre la crise, la nourrit et l’aggrave.
Oui, il faut virer Sarkozy et ses amis, mais Hollande ne nous propose rien d’autre que de continuer comme le font ou l’ont fait les socialistes ailleurs en Europe. Il n’y aura pas d’issue à la dégradation sociale, à la crise sans mobilisation des travailleurEs et de la population pour en finir avec la dictature de la finance, conquérir le droit pour la population de contrôler la marche de la société et l’État, une réelle démocratie maintenant.
Yvan Lemaitre