À l'approche des élections régionales, le malaise grandit parmi les députés et sénateurs de l'UMP, soucieux d'échapper à l'impopularité de Sarkozy et de son gouvernement. À la veille de l'ouverture des journées parlementaires de l'UMP, les 24 et 25 septembre, les relations sont quelque peu tendues entre Sarkozy et sa majorité.
Déjà, pendant l'été, « l'ouverture à; droite », à de Villiers et aux chasseurs, avait provoqué quelques grincements de dents chez les ralliés de « gauche », ainsi tournés en ridicule. Bockel, venu de l'aile droite du PS n'avait trouvé cela « ni anodin ni facile ».
Puis, il y eut l’annonce de la taxe carbone, résultat de la collaboration de l’ancien Premier ministre socialiste Rocard. Immédiatement critiquée par Juppé et Copé, le chef de groupe UMP à l’Assemblée, elle provoque encore des remous parmi les élus UMP.
Au point que Sarkozy a dû y revenir lors de la réunion qu’il a tenue avec eux la semaine dernière. « Je ne laisserai pas l’environnement aux seuls écologistes », a-t-il expliqué en rappelant qu’il avait signé le pacte de Nicolas Hulot. Et d’ajouter, en direction de ceux qui s’inquiétaient de l’impopularité d’une taxe frappant la population, et donc leurs électeurs potentiels, « les Français recevront un chèque en février, un mois avant d’aller aux urnes ».
Ce n’est bien sûr pas le cynisme d’une telle déclaration, rapportée par le Monde, qui a pu gêner les députés UMP, mais ils doutent, simplement, que cela suffise pour ne pas en payer le prix lors des prochaines échéances électorales. De leur côté, les sénateurs UMP ont exprimé leur mécontentement concernant la suppression de la taxe professionnelle. Ils craignent, plus exactement, que les recettes prévues pour la remplacer ne soient pas suffisantes alors que les dépenses des collectivités territoriales ne font qu’augmenter et qu’eux-mêmes sont élus par les grands électeurs qui dirigent ces collectivités.
Dernièrement, la décision de Besson, le nouveau ministre de l’Immigration, de ne pas signer les décrets d’application pour la mise en œuvre des tests ADN, a provoqué une nouvelle bronca chez les députés à qui Sarkozy et Hortefeux avaient imposé l’ajout de cette mesure, il y a deux ans, sous la forme d’un amendement à la loi sur l’immigration. De quoi apporter de l’eau au moulin de Copé qui, dans la perspective d’être un futur présidentiable – en 2017, a-t-il lui-même déclaré, mais pourquoi pas avant ? – mène campagne sur le thème des droits du Parlement face au « fait du Prince ». Inutile de chercher dans cette contestation quoi que ce soit de progressiste.
Les élus UMP ont apporté leur soutien à Hortefeux après ses propos racistes et applaudi Besson lorsqu’il a annoncé, sans doute pour se rattraper, qu’il allait fermer ce qu’ils appellent la « jungle » de Calais.
Mais cela laisse présager bien des difficultés pour Sarkozy qui risque de ne pas sortir non plus grandi de l’affaire Clearstream, même s’il en finit avec son rival Villepin.
Galia Trépère