Sarkozy tente de revenir en homme « nouveau » en vue de 2017, mais sans surprise, c’est bien toujours la même camelote politique qu’il propose, réactionnaire et xénophobe.
Vendredi dernier, Sarkozy a rendu publique sa candidature à la présidence de l’UMP. Un retour orchestré en fanfare, avec une grosse couverture de presse dont une interview de 40 minutes le dimanche soir suivant sur France 2.Mais d’abord, sur sa page personnelle Facebook, une simple déclaration pour tenter de faire croire à la sincérité de son engagement, « proposer aux Français, dit-il, un nouveau choix politique ». « J’ai vu monter comme une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à l’endroit du pouvoir, de sa majorité mais plus largement de tout ce qui touche de près ou de loin à la politique. […] Cette absence de tout espoir si spécifique à la France d’aujourd’hui nous oblige à nous réinventer profondément. »Et le renouveau, Sarkozy l’a mis à toutes les sauces dans cette déclaration : « nouveau choix politique », « nouveau et vaste rassemblement » doté « d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique ».Sarkozy veut « transformer de fond en comble » sa « famille politique »… en trois mois. Un changement de nom, un nouveau projet, une direction rajeunie et renouvelée, en particulier par la promotion de responsables de la « droite populaire », et surtout… un candidat unique pour 2017 sans avoir à passer par des primaires.Rien ne dit que Sarkozy ira au bout de sa « longue marche ». Fillon et Juppé sont bien décidés à l’en empêcher et il est cerné de près par les affaires, en particulier mis en examen en juillet dernier pour « trafic d’influence présumé et violation présumée du secret de l’instruction » à la suite de sa tentative de corruption pour obtenir d’un magistrat un document sensible dans l’affaire Bettencourt contre la promesse d’une sinécure.
Nouvel emballage, vieux contenu...Sarkozy a précisé les grands axes de son projet politique lors du 20 heures de France 2 dimanche. Après avoir taclé Hollande qui avait promis de revenir à la retraite à 60 ans et qui ne l’a pas fait, qui s’était dit l’ennemi de la finance et prend un banquier comme ministre, il a déroulé les mêmes refrains que ce qu’on entend tous les jours : « nos entreprises » qui paient « trop d’impôts », qui doivent « gagner des parts de marché », trop de dépenses publiques, « refonder le modèle français ». Interrogé sur le Front national et Marine Le Pen, il a répondu que c’est « l’isolement », et rien d’autre... Bien au contraire puisque il a agité l’épouvantail d’une « Afrique » bientôt à « 2 milliards d’habitants et à 12 kilomètres de l’Europe ». Il se propose comme le FN d’en finir avec « Schengen » (pas l’Europe forteresse mais la libre circulation des êtres humains à l’intérieur de l’espace Schengen...). Le « mariage pour tous ? » Le gouvernement a « humilié les familles ».En somme, l’alternative que prétend incarner Sarkozy face au PS et face au FN, c’est la politique de ce dernier, sans la démagogie anti-européenne. Le « nouveau » Sarkozy, c’est donc le même que l’ancien, encore plus adapté à la montée des idées réactionnaires.Deux Français sur trois, indiquent les sondages, ne veulent pas de son retour au pouvoir. Ils n’ont pas oublié son arrogance, son mépris d’ami des grosses fortunes qui fréquentent le Fouquet’s, sa politique réactionnaire et xénophobe. Et le fait que Hollande soit lui aussi un « président des riches » ne change rien à l’affaire...
Galia Trépère