Publié le Mercredi 5 décembre 2018 à 13h06.

Souscription du NPA : de l’inégale répartition des richesses…

 

Il y a quelques jours, le JDD rendait publique la liste des donateurs de la campagne présidentielle de Macron et de son parti. De quoi (re)mettre en lumière le « cercle vertueux » de ces nantis qui financent la campagne de ceux qui ensuite les financeront à leur tour avec les deniers publics… Quand l’inégalité entretient l’inégalité !

Pour financer sa campagne électorale, Macron et son parti En marche (pour le capital !) se sont lancés, un peu à l’image des campagnes électorales étatsuniennes, dans une course aux fonds privés, mobilisant tous leurs réseaux dans la nouvelle économie et dans la haute finance. Résultat global, Macron a reçu 74 702 dons, entre la création de son parti en mars 2016 et le second tour de la présidentielle en mai 2017. Mais un fait s’impose : selon l’enquête du JDD, seul 1,2 % des donateurs sont à l’origine de près de la moitié des dons (48 %). Dit autrement, parce que les chiffres parlent d’eux-mêmes : 6,3 millions d’euros de dons, sur les 13 millions récoltés au total, proviennent de seulement 913 personnes. 

Ceux-ci, que l’on imagine appartenir à des catégories aisées, ont donné entre 5 000 et 7 500 euros, soit le maximum légal. Leur don moyen à la start-up macroniste s’élève à 6 888 euros. Et s’il existe bien des milliers de petits dons (51 000) inférieurs à 50 euros, ceux-ci ne pèsent que très peu dans la masse financière levée : 1,7 million d’euros, soit à peine 13 % du total…

En ce qui concerne les dons au plafond, le parti en a engrangé plus de 300 en 2016, et à nouveau 359 en 2017 (rappelons que les mêmes donateurs ont la possibilité de contribuer une fois par année). Ainsi, quatre dons de 7 500 euros (soit le plafond) ont pour origine la petite commune du Sappey-en-Chartreuse dans l’Isère (à peine plus d’un milliers d’habitantEs), lieu d’habitation de la bourgeoisie grenobloise. Voilà qui en dit long...

Et nous, qui nous finance ?

Voilà des sommes qui peuvent laisser dubitative une organisation comme la nôtre. D’abord parce que la campagne de notre candidat à l’élection présidentielle Philippe Poutou aura coûté 780 000 euros, bien loin des près de 17 millions dépensés par le candidat Macron... Ensuite, parce qu’il y a une dizaine de jours, on apprenait l’ouverture d’une enquête préliminaire du parquet de Paris concernant l’origine de 144 000 euros de dons perçus par La République en marche en 2017… 

Tout cela pour dire que, sans ­surprise, ceux d’en haut ne se trompent pas : ils savent reconnaître l’un des leurs, et sans difficulté financière, le financer, lui et son parti. En ce qui nous concerne, nous, nous ne pouvons compter que sur les dons de nos militantEs et sympathisantEs, camarades, famille, et amiEs. Des dons sans nul doute bien plus modestes que ceux des amis de Macron, mais qui nous sont in-dis-pen-sa-bles ! 

Faire entendre notre voix anti­capitaliste, financer l’intervention et l’apparition du NPA, avoir les moyens humains et matériels de le faire, exigent que nous réussissions plus que jamais notre souscription. C’est le moment.