Cela peut sembler décalé de demander une contribution financière en ces temps de mobilisation. Mais, il faut se rendre à l’évidence, l’argent reste le nerf de la guerre, particulièrement pendant les périodes de fortes confrontations de classe.
Spontanément, nos préoccupations sont ailleurs : organiser des assemblées générales, des appels à la grève, s’investir dans les collectifs de Gilets jaunes, bloquer un péage, écrire des tracts… Sans parler du fait que, quand on se bat pour des augmentations de salaires, on a parfois l’impression qu’il serait honteux de chercher un million d’euros. Et pourtant…
Pourtant, c’est particulièrement dans des situations comme celle que l’on vit que l’on voit l’utilité d’un parti. Mettre des militantEs en lien les unEs avec les autres pour organiser une manifestation, une coordination, des débats. Faire vivre un journal et un site internet pour faire circuler les informations et les analyses au plus vite et au plus près de la lutte. Voilà ce dont nous avons besoin pour ne pas être soumisEs à TF1 ou BFMTV et décoder le discours de ceux qui nous dirigent. Imprimer des tracts, préparer des banderoles, coller des affiches, tout cela est indispensable à la construction d’une mobilisation, et tout cela a un coût. Sans parler du fait que, bien souvent, tel ou tel comité de mobilisation fait appel à nous pour imprimer du matériel pour aider à construire…
Pouvoir dire ce que nous pensons en toutes circonstances
On voit, avec les interventions télévisées de nos porte-parole, aussi étonnant que ce soit, que le NPA est la seule organisation à défendre dans la mobilisation actuelle la nécessité de la grève générale pour dégager Macron.
Parce que le NPA s’investit à la fois dans la lutte des Gilets jaunes, dans les combats syndicaux, les combats pour le climat, en y portant une orientation combative, là où d’autres organisations se contentent de se fondre dans la lutte ou de préparer le terrain pour les élections.
Cette orientation originale, exceptionnelle à gauche, nous voulons par ailleurs pouvoir la défendre dans les élections. Pas parce que celles-ci seraient un débouché aux luttes mais parce que nous voulons être en capacité de dire ce que nous pensons en toutes circonstances : dans les luttes, là où nous nous sentons le mieux parce que nous pouvons faire la démonstration concrète de ce que nous voulons, et dans les élections pour permettre aux électeurEs de voter pour une orientation de rupture anticapitaliste et internationaliste avec l’Europe forteresse.
En effet, après la séquence de mobilisation que nous vivons actuellement, il y a une alternative : soit nous aurons perdu, les forces réactionnaires en profiteront et il faudra résister à une nouvelle dégradation du climat politique, soit nous aurons gagné et il faudra contribuer à donner une correspondance politique à la radicalité qui se sera exprimée dans la lutte. Et, de ce point de vue, les élections, même si elles ne sont pas pour nous un objectif en elles-mêmes, permettent de formaliser une politique et un attachement à celle-ci.
Pour y arriver, nous devons trouver plus d’un million d’euros. C’est possible, mais à la condition justement de s’appuyer sur l’écho dont nous disposons actuellement pour montrer que, si on trouve des idées utiles, il faut leur donner les moyens financiers d’exister.