Les 20 et 27 novembre, une primaire choisira le candidat de la droite à la présidentielle. Sept sont encore en lice, mais quel que soit le finaliste, les acquis du monde du travail, les plus pauvres, les immigrés et les étrangers, seront attaqués.
À regarder de près les différents programmes des sept candidatEs, chacunE à leur manière défendent la même politique économique et budgétaire. Juppé l’a même reconnu lors du campus de LR à la Baule : « Nous proposerons tous une baisse des impôts, la simplification des règles, la restauration de l’autorité de l’État, la maîtrise des dépenses publiques. » Certaines questions autour du triptyque sécurité-islam-immigration les diviseraient, mais en fait pas tant que ça...
Toujours plus pour le Medef et les actionnaires
La durée légale du temps de travail est dans la ligne de mire de tous ces candidats, à commencer par Fillon qui propose de « la remplacer par des négociations au sein de l’entreprise avec un accord majoritaire des salariés ou des syndicats ».
Tous proposent également de baisser les impôts, sans dire ouvertement que seules les entreprises en profiteront puisqu’ils proposent également d’augmenter dans le même temps la TVA, l’impôt le plus injuste. L’ISF serait également supprimé dans le programme de 6 des 7 candidats. Les cadeaux fiscaux aux entreprises seront aussi accentués. Juppé propose ainsi d’amplifier la politique de Hollande qui, rien que pour cette année 2016, a octroyé plus de 20 milliards d’euros aux entreprises.
Pour baisser le chômage et « relancer la compétitivité », Juppé, Sarkozy et tous les autres proposent toujours les mêmes vieilles recettes : la baisse du « coût du travail », le recul de l’âge de la retraite (entre 64 et 65 ans)... On connaît le résultat d’une telle politique : plus de 6 millions de chômeurEs !
La baisse des dépenses publiques (de 90 milliards à 110 milliards selon les candidatEs) est également au cœur de leur programme. Et à priori, ils ont tous trouvé la formule magique : supprimer les postes de fonctionnaires... 300 000 pour Sarkozy et Juppé, 600 000 pour Fillon et Le Maire.
Sans oublier leur accords pour aligner les régimes privés et publics de retraite, supprimer les régimes spéciaux, baisser la fiscalité du capital, réformer l’aide médicale d’État, rétablir les jours de carence pour les fonctionnaires, diminuer les aides sociales ou encore pour instaurer la dégressivité des allocations chômages…
Fuite en avant raciste et sécuritaire
Face aux attentats, à la droitisation du gouvernement, et à la poussée idéologique du FN, la majorité des candidats puisent dans les recettes les plus réactionnaires. Tous semblent vouloir renouer avec une république autoritaire. Dans ce sens, Sarkozy veut imposer à « tout jeune de dix-huit ans qui n’aura pas d’emploi ou de formation » un « service militaire où il apprendra à se lever tôt, à respecter la discipline et même à parler français »... Copé, tout comme Fillon, propose « uniforme pour tous, levée du drapeau, chant de la Marseillaise »... à l’école.
Tous sont évidemment en guerre, avec un « ennemi » clairement ciblé, le musulman, l’étranger. Il faut donc interdire le voile à l’université pour Sarkozy, Copé et Kosciusko-Morizet ; interdire le burkini, réformer le droit du sol et le limiter, mettre les fichés S en centre de rétention pour Le Maire, Copé et Sarkozy ; ou encore réformer le regroupement familial en le rendant quasiment impossible. Cela sans oublier les diatribes sur l’identité française et les « ancêtres gaulois » de Sarkozy.
Dans ce casting, Juppé veut se distinguer : candidat de « la France heureuse », sans diviser les Français... tout en donnant des gages d’autoritarisme dans son programme : lutte contre la criminalité, construction de 10 000 places de prison, encadrement du droit du sol, réécriture des accords de Schengen...
Quel que soit le candidat final, il n’y aura évidemment rien de bon à en attendre.
Sandra Demarcq