Les formulaires de parrainages sont arrivés dans les mairies et les éluEs commencent à les envoyer au Conseil constitutionnel. Comme en 2017, la bataille sera rude jusqu’au bout, mais on peut gagner.
La « conversion » des promesses de parrainages est chaque fois une bataille pour notre organisation : nous n’avons que très peu d’éluEs et nous ne décidons pas de notre candidat cinq ans à l’avance, seulement un an avant l’échéance, par un débat démocratique interne. C’est donc particulièrement difficile pour nous. Traditionnellement, entre les promesses et les parrainages définitifs, il y a 20 à 30 % de pertes ! Nous démarrons, comme en 2017, la reconversion avec 250 promesses, mais il faut dépasser les 500 dans un mois pile. Un gros travail en perspective, qui nécessite la mobilisation de toutes les énergies, notamment autour des 1 500 maires avec qui nous discutons, qui hésitent.
Les difficultés de la « reconversion »
Les retours des tournées actuelles sont variables : comme en 2017, les premiers jours servent à confirmer les promesses, à enregistrer les défections, à revoir les hésitantEs les plus proches. Alors il y a les nombreuses confirmations, nous avons effectué en quelques jours la moitié de nos rendez-vous, ce qui confirme que nous sommes plus sérieux et sérieuses qu’en 2017 et que les maires ont bien compris nos besoins. Mais il y a aussi les mauvaises surprises : les maires qui renoncent sous pression d’un chantage aux subventions de la part des partis implantés dans les institutions, les maires qui ont été harcelés par des militantEs FI ou de Révolution permanente et qui ne veulent plus entendre parler d’un parrainage, les maires qu’on n’arrive pas à joindre au moment fatidique… Ces difficultés sont habituelles, à nous de passer au-dessus.
Quelques arguments à avoir en bouche
Il y a une urgence à ce que les parrainages soient reçus par le Conseil constitutionnel car, pour acheter le papier pour l’impression des professions de foi et des bulletins de vote, réserver les créneaux d’impression, nous devons donner des garanties dans les prochains jours, prouver que nous serons présentEs.
Il y a une urgence aussi à démontrer aux maires que leur parrainage sera utile : à la fin, nous savons d’expérience que chaque parrainage comptera pour franchir la barre fatidique des 500, donc chaque parrainage est décisif pour que nous soyons présentEs.
Notre courant, présent dans les luttes depuis des décennies, à l’élection présidentielle depuis 20 ans, doit être présent. Il serait démentiel qu’un fasciste comme Zemmour soit candidat et que Philippe Poutou, celui qui a fait taire Marine Le Pen au débat des candidatEs du 4 avril 2017, ne soit pas de la bataille.
Convaincre, convaincre, convaincre
L’enjeu de la campagne présidentielle, à gauche, est de savoir sur quelle base politique nous pouvons (re)construire des outils militants pour les oppriméEs et les exploitéEs. Pour nous, cela doit se faire sur la base d’un programme de rupture avec le système, de la construction des mobilisations sociales, et du regroupement militant autour de ce projet.
C’est ce que nous porterons dans cette campagne, à condition de convaincre encore des centaines d’éluEs. C’est une nouvelle bataille qui commence, avec des arguments qui évoluent après la « primaire populaire » qui réhabilite une gauche social-libérale, dans le cadre de l’accélération de la campagne, de nos meetings bien remplis.
Pour la gagner, il n’y a pas de secret : il faut accéder aux éluEs, par des visites, des coups de fil, des hiboux ou des pigeons voyageurs, peu importe, et les convaincre de la légitimité de notre candidature et de son droit à exister. Cela repose sur chacunE d’entre nous.