« Européennes : les listes Macron et Le Pen dominent la campagne », titrait le Monde du mardi 26 février. La campagne est largement lancée. Savoir si elle sera dominée – ou pas – par les listes Macron ou Le Pen, ou les deux, des listes concurrentes plus qu’adversaires, dépend aussi de notre détermination à faire qu’une voix s’élève, anticapitaliste, lutte de classe et internationaliste.
Rappelons-nous la campagne présidentielle de 2017, où la voix de Philippe Poutou, un soir sur un plateau de télé, a cloué le bec d’une certaine Marine Le Pen... et d’une belle brochette d’autres. La voix d’un travailleur qui était en phase avec celle de millions d’autres. Ce qu’on a réussi à l’échelle nationale, on le pourrait à l’échelle européenne.
Contre leur Europe
Car il sera évidemment question de l’Europe dans cette campagne, de ce continent où les multinationales de l’automobile, du transport routier ou aérien, de l’agroalimentaire ou du grand commerce, pour ne citer que celles-là, s’entredévorent ; où leurs appétits rivalisent pour pousser toujours plus loin l’exploitation, la précarisation et la paupérisation du monde du travail ; pour pousser toujours plus loin aussi les dégâts écologiques, la soumission aux lobbies et la corruption. Leur Europe capitaliste, forteresse, contre des centaines de millions de personnes, et contre la nature.
Macron est au pouvoir (avec quelque 20 % de suffrages exprimés) et Marine Le Pen aspire à y être (avec pas davantage, selon les derniers sondages). La politique de Macron et de ses amis patrons, on la connaît : elle a soulevé le vaste mouvement des Gilets jaunes, après avoir soulevé la colère des cheminotEs et de bien d’autres secteurs de la classe ouvrière. La politique de Marine Le Pen, on la connaît aussi : nationalisme, xénophobie, démagogie populiste savamment dosée qui ne va pas jusqu’à défendre l’augmentation des salaires et des retraites. Ses amis des droites extrêmes aux gouvernements de quelques pays en Europe s’y illustrent par des attaques forcenées contre les intérêts et les droits des travailleurs.
Des aspirations à faire entendre
Le hochet que vont probablement agiter les listes LRM et RN, sur le mode doucereux ou violent, pour tenter de tromper les classes populaires, ce sera encore et à nouveau la question de l’immigration. Macron ferme les frontières, interdit à tout navire humanitaire d’aborder dans les ports français (et tant pis pour les noyéEs en Méditerranée). Marine Le Pen prétend qu’on pourrait les fermer davantage encore : Madame serrure à double tour ! Tous deux sont partisans de la chasse aux migrantEs, adeptes d’une Europe des barbelés ou des murs entre les êtres humains, de ces murs de la honte, à la sauce de leur ami Trump.
Oui, il y a besoin d’une autre voix ! Besoin que les exploitéEs et oppriméEs d’Europe en butte aux mêmes appétits patronaux, que les jeunes d’Europe en lutte contre les dégâts climatiques, affirment leur aspiration à un monde sans frontières et leurs perspectives d’émancipation sociale.
Et il y a besoin des moyens financiers pour que le NPA se présente...