Publié le Mercredi 13 mars 2019 à 11h20.

21 mars : vers un printemps des luttes en psychiatrie ?

Après une première mobilisation réussie le 22 janvier dernier1, les collectifs soignants, syndicats, associations et partis politiques de gauche (dont le NPA), rassemblés autour manifeste « Printemps de la psychiatrie, pour un renouveau des soins psychiques »2, appellent à se rassembler à Paris le jeudi 21 mars.

Depuis plus d’un an, des salariéEs de plusieurs hôpitaux psychiatriques ont mené des luttes radicales et déterminées (grève de la faim au CH du Rouvray, les « perchés » de l’hôpital Pierre-Janet au Havre…). Des collectifs de syndiquéEs et non syndiquéEs s’y sont construits devant la non-réponse aux revendications, l’absence de volonté et l’incapacité des directions de fédérations syndicales à soutenir et coordonner efficacement les luttes. Si la fédération Sud santé sociaux appelle, discrètement, à participer à la mobilisation du 21 mars, la fédération CGT choisit l’isolement et organise seule une journée d’action en psychiatrie le 14 mars… Ceci étant, de nombreux syndicats CGT de base ont fait savoir qu’ils seraient présents le 21 mars à Paris.

Dégradation des conditions de travail et de soins 

En Normandie, la journée régionale de mobilisation des établissements psychiatriques, qui a eu lieu le 5 mars à l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de Caen, a été un succès. Collectifs, syndicats CGT, Sud et CFDT ont ainsi créé un comité de liaison et organisent un déplacement à Paris le 21 mars.

L’élaboration collective du soin en équipe pluridisciplinaire, le travail institutionnel disparaissent au profit d’une « fast psychiatrie » permettant de réduire la sacro-sainte « durée moyenne de séjour » à coups de « protocoles » standardisés, de médicaments, de recours à des méthodes de plus en plus sécuritaires et contraignantes. Au-delà de la revendication de plus de moyens, la question du « bien soigner », de la nécessité d’avoir du temps pour penser le soin, pour accueillir la souffrance, pour se former, est primordiale.

Dans ce contexte, la dynamique engagée autour du manifeste « Printemps de la psychiatrie » ne peut que contribuer à la nécessaire convergence des luttes pour une autre psychiatrie.

Transformons la colère en lutte généralisée, pour stopper l’austérité, pour obtenir des vrais moyens budgétaires, pour redonner du sens à notre travail, et soigner ­dignement les patientEs !

Correspondant