À l’hôpital Sainte-Marie de Privas (Ardèche), la direction ne badine pas avec la morale du personnel. Dans cet établissement de statut associatif, chargé d’assurer le service public de psychiatrie, les agentEs qui vivent dans le péché, en concubinage, pacsé ou autres inventions du diable, seront désormais privés des avantages alloués aux couples légitimement mariés, comme les jours accordés lors de l’hospitalisation du conjoint ou liés au décès d’un proche. Telle est la décision dont la direction a informé les représentantEs du personnel lors du dernier CSE.
L’ordre moral tombe à pic pour justifier le rabotage des acquis sociaux et réduire le « coût du travail ». Comme l’a relevé la CGT locale : « Pour le coup on se rapproche plus des valeurs de la Manif pour tous que de celles qui ont conduit le Père Chiron à sortir des malades mentaux de leurs cellules pour leur apporter des soins ». Le Père Chiron est le fondateur du centre hospitalier Saint-Marie, comme le rappelle l’établissement sur son site : « Le 1er mai 1827, le Père Chiron est alors aumônier de la prison de Privas. Il accueille avec l’aide des Sœurs de Sainte-Marie de l’Assomption quelques femmes dans la maison "Flandin" qu’ils viennent d’acquérir. Ces "prisonnières" étaient traitées comme des délinquantes, malmenées, rejetées parce que malades mentales. C’est la naissance du premier "asile" Sainte-Marie, créé avant même que la loi de 1838 ne fasse obligation à chaque département d’ouvrir un asile pour les malades mentaux. »
Deux siècles plus tard, la charité et l’humanisme ont de toute évidence été remplacés par de nouvelles valeurs. Sainte Austérité, priez pour nous ?