Au CHRU de Tours, nouvelles politiques pour un « hôpital public compétitif et efficace ». Pour le nouvel hôpital de psychiatrie, regroupement de trois sites au sein d’un même bâtiment. Comment y transférer tous les services ? La direction y a déjà pensé : coupes drastiques dans les lits ! Au programme : 84 lits en moins et suppression de 57 postes d’infirmierEs et 14 d’agentEs de service hospitalier.
Les collègues, en grève depuis le 10 octobre, contestent ces fermetures de lits et ces suppressions de postes, qui entraîneront de fait une dégradation des conditions de travail et d’accueil. Les patientEs seront ballotéEs de service en service, sans solution stable. Les urgences psychiatriques se retrouveront saturées, et des personnes en besoin vont devoir retourner chez elleux sans aide des soignantEs, faute de temps.
Et où en sont les éluEs ? C’est pourtant bien un maire écolo, Emmanuel Denis, qui est président du conseil de surveillance. Depuis le début de son mandat, à chaque budget il a voté en faveur des mesures d’austérité, notamment pour le NHP (Nouvel hôpital psychiatrique). Pourtant, en amont des municipales, il disait s’être rapproché des collègues en lutte. Ces dernierEs n’ont pas vu la lueur d’un soutien à la hauteur des besoins.
Ces coupes budgétaires et fermetures de lits brutales ne peuvent que fragiliser encore plus la psychiatrie humaniste que nous défendons et la désinstitutionnalisation nécessaire des soins en santé mentale. Les « soins » sous contrainte restent une réalité, et le recours à la contention une pratique à abolir. Au contraire, aucune alternative n’est proposée à la fermeture de ces lits et au manque de soignantEs qui va avec : dégradation de l’accueil en intra, pas de suivis réguliers pour les patientEs en extra, pas assez de moyens pour les hôpitaux de jour et l’ambulatoire, pas de construction de centres sociaux et d’hébergements pour rendre autonomie et dignité.
Dans ces conditions, ces coupes drastiques dans ce nouvel hôpital psychiatrique ne pourront que mener à encore plus de violence institutionnelle, comme, par exemple, le recours à la contention ou des non-prises en soins.
Hélène Roux