Le 4 novembre 2013 s’est déroulé le procès de l’amiante à Beauvais. 218 salariés de chez Bosch réclament 20 000 euros pour « préjudices d’anxiété et bouleversement de la vie ». 500 personnes étaient présentes pour soutenir cette action.Implantée à Beauvais depuis 1957, cette usine a fabriqué des freins à disques de 1966 à 1985. Durant cette période, les salariés ont manipulé, usiné, rectifié, tronçonné des plaquettes contenant de l’amiante. Tout le personnel a été en contact avec cette matière. Aujourd’hui, des ouvriers sont morts du cancer de l’amiante. C’est pour cette raison et aussi grâce à l’évolution de la jurisprudence que les anciens travailleurs ont engagé une procédure en justice.
Réparation pour les salariésBosch, qui avait racheté cette usine en 1996 à Allied Signal, refuse d’endosser cette responsabilité au motif qu’il avait racheté l’usine après l’arrêt de l’utilisation de l’amiante dans la production. Seulement la poussière était toujours présente dans l’usine et il ne pouvait l’ignorer. De plus, Bosch s’est servi du décret amiante pour mettre tous les anciens salariés en cessation d’activité, et cela dès 2002. Tout cela pour arriver à la fermeture de l’usine en juin 2010, laissant 220 personnes et derniers embauchés sur le carreau ! La fermeture de cette usine n’a donc pas représenté un coût important pour Bosch. Aujourd’hui il doit payer !Le jugement sera rendu le 24 février. Le 25 novembre, ce sera le tour de Honeywell où une centaine de salariés demanderont la même indemnité pour les mêmes raisons... Ce département de conditionnement et de vente de pièces de rechange de freinage, situé à Allonne près de Beauvais, faisait partie de la même entité que Beauvais, jusqu’au rachat par Bosch de l’usine beauvaisienne.En mars, une nouvelle vague de travailleurs se retrouvera devant le tribunal des prud’hommes pour les mêmes raisons. Ce seront donc plus de 500 travailleurs qui auront demandé réparation à leur patron...
Gaby Hauet