Publié le Vendredi 26 octobre 2012 à 15h25.

EDITO : L'austérité tue !

Vendredi 19 octobre, une femme a accouché quelque part sur l’autoroute A 20, en cherchant à rejoindre la maternité de Brive. L’enfant n’a pas survécu.Nous partageons le drame de cette famille, plongée dans un deuil très probablement évitable.Nous ne pouvons qu’être saisis de dégoût et d’amertume en entendant les propos du président de la République ou ceux de sa ministre. Il existait jusqu’en 2009 une maternité à Figeac, plus proche pour cette famille… mais « on » l’a fermée comme des dizaines d’autres, et ce « on » n’est pas anonyme : il s’appelle Chirac, Mattei, Douste-Blazy, Bertrand, Sarkozy, Bachelot, mais aussi Jospin, Aubry, Kouchner, Guigou, présidents ou ministres de gouvernements de droite comme de gauche, qui ont fermé les hôpitaux et maternités de proximité, regroupé les services des autres établissements, pour en faire des « entreprises rentables », et ce malgré les luttes et les résistances des soignants, des éluEs et de la population, comme celle, victorieuse, de Carhaix.Malgré leurs discours, Hollande et Touraine persévèrent aujourd’hui dans cette voie. Ils n’abrogeront pas la loi Bachelot, qui organise et accélère ces restructurations. Ils s’apprêtent à imposer à l’hôpital une nouvelle cure d’austérité de 675 millions d’euros, avec la loi de financement de la Sécurité sociale de 2013 dont le débat débute cette semaine au Parlement. Une politique de gauche ce serait :- l’abrogation des contre-réformes de Sarkozy, - l’arrêt de toutes les fermetures et restructurations,- le maintien ou la réouverture des hôpitaux de proximité avec au moins un service d’urgence 24 heures sur 24, un service de chirurgie et une maternité,- un plan d’urgence pour l’hôpital et le service public de santé, pour une remise à niveau des moyens de l’hôpital.Mais pour cela il faudrait renoncer à « diminuer le coût du travail », et à « payer la dette » en exonérant toujours plus les patrons du financement de la protection sociale.Pour qu'il n'y ait pas d'autres morts, notre colère doit devenir une nouvelle raison d’agir, de nous mobiliser unitairement pour imposer à ce gouvernement de faire passer la santé et la vie de tous, avant les profits de quelques-uns.J.C. Delavigne