Publié le Vendredi 28 février 2014 à 18h15.

Europe : pour le droit à la santé

Le 7 février a eu lieu à Bruxelles le lancement d’une campagne européenne « la santé et la protection sociale ne sont pas à vendre ». Portée par le Réseau européen contre la privatisation et la commercialisation de la protection sociale et de la santé (1), cette campagne veut faire entendre lors des élections européennes l’exigence, partout en Europe, de droits fondamentaux, attaqués par les contre-réformes : l’accès aux soins pour tous garantis par des systèmes de santé et de protection sociale publics.

Ce jour-là, sous une pluie battante, plusieurs centaines de syndicalistes, appartenant aux deux grandes centrales belges ainsi que des militants des mouvements sociaux, ont manifesté dans le centre de Bruxelles. Par groupes, ils ont accompagné des délégations venues de Grèce, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, du Portugal, de l’État espagnol, de Pologne, et de France aux ambassades de chacun des pays. Ils y ont remis un manifeste : La santé, la protection sociale ne sont pas à vendre. Une délégation a également été reçue au cabinet du Premier ministre de Belgique. Le cortège s’est ensuite rendu au siège de l’Unesco, où une demande d’inscription des systèmes publics de santé et de protection sociale au patrimoine mondial de l’humanité a été déposée.La manifestation s’est terminée devant le siège de la commission européenne. Une entrevue avec les représentants de trois commissaires européens a eu lieu. Cette manifestation, suivie d’une conférence publique et d’une réunion du Réseau européen, marque le lancement d’une campagne qui sera menée dans les différents pays jusqu’aux élections européennes de mai.

Partout la protection sociale régresse, partout la privatisation avance...Les contre-réformes de la protection sociale et de santé ont des conséquences sociales dramatiques pour les populations de toute l’Europe. Elles prennent un caractère catastrophique en Europe du Sud– Grèce, État espagnol, Portugal – mais concernent aussi tous les autres pays. Des résistances s’organisent. Ainsi, dans l’État espagnol, les « marées blanches », rassemblant professionnels et usagers de la santé, ont remporté des victoires, comme l’abandon de la privatisation de quatre hôpitaux de Madrid.Tout en prétendant ne pas intervenir sur ces questions, l’Union européenne impulse de fait cette offensive par la promotion d’un modèle libéral. Le réseau a donc décidé d’un plan d’action : diffusion large du manifeste et d’une version résumée, interpellations lors de débats publics et contradictoires des candidats aux élections européennes, initiatives coordonnées autour du 7 avril, journée mondiale de la santé, qui sera le temps fort de cette campagne, et participation à d’autres échéances telles que le 8 mars ou le 1er mai.Bref, une campagne qui trace, en actes, une alternative tant aux politiques libérales qu’aux replis nationalistes, pour une Europe des droits sociaux et des peuples.

Correspondants

1 – Crée en 2011, le réseau regroupe aujourd’hui des syndicats, mouvements sociaux, partis, dans plus de 10 pays d’Europe. Pour la France, y participent la fédération Sud Santé Sociaux, la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, la Convergence des services publics, les différentes composantes du Front de gauche et bien entendu le NPA.