Face à l’explosion du covid en Chine, le débat se focalise encore sur les tests aux frontières. L’OMS avait déjà dénoncé comme totalement inefficace les tentatives de blocage du variant Omicron par le blocage des frontières en 2021. Une mesure symbolique qui flirtait avec le racisme, rapidement abandonnée !
C’est encore plus vrai aujourd’hui, puisque l’Omicron « chinois » circule déjà de manière massive en France, où il fait plus d’une centaine de morts par jour. Plutôt que de vendre les tests aux frontières, le gouvernement ferait mieux d’organiser la quatrième dose de vaccination, laissée à l’initiative individuelle, de défendre les masques dans les endroits clos, d’investir massivement dans les systèmes de ventilation-filtration, qui ont réduit de 48 % les contaminations dans les écoles en Géorgie (USA), d’arrêter sa politique de casse des hôpitaux, pour éviter la fermeture des services d’urgence, comme celle de son ministre de la Santé à Thionville, d’arrêter de réduire les capacités de séquençage des nouveaux variants. Bref, une vraie politique de réduction de la circulation du covid, de ses morts et covid longs… et pas de la poudre aux yeux aux frontières !
La bourgeoisie rouge et le zéro covid
Dans un premier temps, le gouvernement chinois a nié la pandémie, muselé les lanceurs d’alerte, et inondé le monde. Puis il a organisé une politique zéro covid poussée à l’absurde : quarantaines totales, enfermement des cas contacts, empilement des QR code et tests quotidiens, et même séquestration des travailleurEs dans les usines prioritaires, comme celle de Foxconn à Shenzhen qui produit les Iphones. Avec l’émergence de nouveaux variants plus contagieux, il est devenu évident que la Chine ne pourrait échapper au virus, et les confinements se sont faits de plus en plus insupportables, jusqu’à ces manifestations politiques qui ont sonné le glas du zéro covid, du jamais vu depuis Tien-An Men.
Pourtant, au lieu de mettre à profit les années zéro covid pour vacciner toute sa population, la bourgeoisie rouge a préféré vacciner les travailleurEs, producteurs de valeur, négligeant les personnes âgées ou à risque. Son nationalisme exacerbé lui a interdit de reconnaître le peu d’efficacité des vaccins chinois, et le contrat entre Pfizer-BioNTech et le chinois Fosun pour produire des vaccins à ARN messager en Chine a été bloqué. Tout cela sur fond de défiance face aux vaccins chinois, avec le scandale de Changsheng Biotechnology en 2018, et ses centaines de milliers de doses défectueuses injectées aux nouveau-nés avec la complicité des autorités locales.
Moins de 60 % de vaccinéEs, des vaccins qui nécessitent trois doses pour être efficaces et la levée brutale de toutes les restrictions ont provoqué un tsunami de contaminations qui sature hôpitaux et crématoriums. Le mensonge d’État est patent. Là où le Part communiste chinois (PCC) reconnaît 7 morts du covid, les simulations de levée du zéro covid évoquent plutôt un sombre avenir de 2 millions de morts.
La Suisse vient de détruire des centaines de milliers de doses. L’urgence aurait été d’envoyer en Chine des millions de doses de vaccins à ARN messager, même s’il est déjà probablement trop tard pour les villes côtières de l’Est.
La Chine, avec l’Inde, produit 80 % des principes actifs des médicaments. Entre désorganisation des productions et arrêt des exportations pour fournir les malades chinois, les pénuries vont exploser. Pour l’anticiper, l’urgence est à réquisitionner les chaînes de production de l’industrie pharmaceutique pour les réorienter vers la production des médicaments essentiels.