Les salariées de la clinique PBRD de Lormont (banlieue de Bordeaux) sont en grève depuis le 17 mai pour leurs salaires et conditions de travail. Cette clinique de 400 salariées appartient à un Groupe de 9 établissements.
Lors des négociations annuelles en cours, la direction a fini par accepter de créer des postes, mais n’envisageait d’augmenter que les salaires d’une partie des infirmières.
Cela fait des mois que les conditions de travail se dégradent, comme dans toute la santé. Après la crise Covid durant laquelle les salariées n’ont pas compté leurs heures, depuis un an, l’activité s’est intensifiée pour rattraper les retards, une cause d’épuisement et de ras-le-bol.
Contre le mépris, la lutte
Ce sont d’abord les salariées des urgences qui sont parties en grève, soutenues par la CGT de la clinique, puis celles de tous les services. En effet, la clinique a réalisé 1,3 million de bénéfices en 2020 et le groupe cède près de 8 % de ses actions à des investisseurs pour augmenter son capital.
De plus avec le Ségur 1 où les salariées ont perçu une augmentation de 160 euros net et le Ségur 2 qui se profile, la direction décrète que ça suffit. Elle préfère envisager la fermeture de la clinique, pratiquer des réquisitions abusives que de céder sur les salaires. Des réquisitions contestées par la CGT, ce qui l’oblige à les limiter. Les grévistes résistent et exigent 110 euros brut pour touTEs.
Depuis trois semaines, en lien avec les militantes CGT de la clinique Bordeaux Nord, elles se donnent rendez-vous au rond-point proche, le rendez-vous de la lutte pour les salaires. Des salariéEs, la population viennent les soutenir. Le mépris de la direction envers les premières de corvée, applaudies pendant le Covid, révolte.
Soutiens multiples
La solidarité financière de syndicats CGT, Solidaire Sud Santé, de passantEs, afflue. Les militantEs de la santé privée, du collectif interpro de Bassens, des Gilets jaunes, de l’inter-lutte du spectacle, les élues NPA de Cenon et Lormont (C. Héraud et M. Casanova) ainsi que d’autres militantEs du NPA, viennent exprimer leur solidarité, prêter main forte.
La lutte pour les salaires parle à touTEs à l’heure où des milliards sont distribués par l’État aux entreprises. Les grévistes doivent gagner !
L’Union départementale et l’Union syndicale départementale Santé CGT sont enfin venues apporter leur soutien au bout de 15 jours. Philippe Poutou du NPA et de Bordeaux en Luttes, Loïc Prud’homme de LFI, Guillaume Perchet candidat de Lutte ouvrière aux régionales, et même le maire de Lormont J. Touzeau et le député A. David du PS sont venus les soutenir. Les grévistes leur ont demandé d’intervenir auprès des actionnaires.
Le 4 juin, la direction du Groupe a fini par rencontrer la délégation de grévistes et promis de de nouvelles négociations dès le 7 juin… Les grévistes maintiennent leur pression et dans les autres établissements du Groupe l’idée que cette lutte est aussi la leur fait son chemin.