Publié le Vendredi 11 novembre 2022 à 12h00.

Nouvelle Clinique Bordeaux Tondu : les salariées en grève pour leur dû

Depuis le 25 octobre, les salariées de la clinique privée du Tondu à Floirac, près de Bordeaux, sont en grève pour les salaires et les conditions de travail.

Le 25 octobre dernier, les ASH (agents de service hospitaliers) se sont mises en grève, soutenues par la CGT, pour une augmentation de salaire de 300 euros, du personnel et du matériel adapté. Dès le lendemain, d’autres salariéEs les ont rejoints. Au total, ce sont presque la moitié des salariéEs qui se sont retrouvéEs devant la clinique.

Une direction très dure

Les négociations salariales entre la direction et le syndicat CGT sont restées bloquées. Les salaires dans cette clinique sont parmi les plus bas du département.

Les salariéEs ont ouvert une cagnotte en ligne, se sont adressés aux usagerEs par des tracts dénonçant leurs conditions de travail et en appelant à la solidarité financière pour les aider à tenir face à une direction très dure.

Cette clinique appartient au Groupe Saint-Gatien qui possède deux autres cliniques dans la région et une vingtaine en France. Le PDG du groupe, également chirurgien à la clinique, M. Alfandari, n’a cessé d’étaler son mépris vis-à-vis des grévistes leur disant : « Vous n’êtes pas ma priorité » au moment de partir en vacances comme si de rien n’était. Misant sur le pourrissement du conflit, la direction a bluffé en permanence prétendant avoir annulé toutes les interventions... Les grévistes se sont aperçus qu’elle ne les annulait qu’au fur et à mesure, espérant la reprise.

Elle préfère reporter (aux alentours de 500 depuis le début), programmer dans d’autres cliniques et faire réquisitionner du personnel par le préfet pour tout ce qui est urgent, plutôt que de céder.

300 euros brut pour toutes

À l’heure où nous écrivons, la grève en est au 14e jour et les grévistes restent déterminéEs et solidaires. La tentative de la direction de les diviser en proposant une prime supplémentaire de 50 euros brut pour les infirmières de la salle de réveil a échoué.

La direction a déjà dû revoir ses propositions à la hausse. À ce jour, la prime de vacances annuelle de 130 euros est passée à 200 euros ; le point d’indice de 7,10 à 7,35 (en intégrant l’augmentation à hauteur de 7,23 euros prévue dans l’enveloppe de 250 millions octroyée par l’État aux cliniques privées), ce qui représente 50 euros brut pour une ASH ayant 30 ans d’ancienneté. La prime des aides-soignantEs prévue à 30 euros est passée à 40 euros.

Insuffisant ! Les grévistes restent sur leur position, 300 euros brut pour toutes, la création de postes et le paiement des jours de grève.

Elles sont encouragées dans leur lutte par des passantEs, des patientEs et leurs familles, solidaires de leurs revendications dans cette période où l’inflation les impacte aussi. La presse locale relaie leur lutte. Des militantEs de la CGT d’autres établissements du public comme du privé, de SUD, du NPA, de RP, de LO viennent aussi soutenir leur grève. À suivre…