Publié le Lundi 12 novembre 2012 à 17h37.

Grève des internes : une colère juste, mais dévoyée

À partir du 12 novembre, les internes en médecine sont appelés à une grève illimitée par l’Intersyndicale nationale des internes des hôpitaux (ISNIH), qui représente seulement une minorité d’internes (les spécialistes). À la base de ce mouvement, un mécontentement justifié sur les conditions de travail, l’absence de respect de leur repos de sécurité et la durée de temps de travail (85 % des internes travaillent plus de leurs 48 heures réglementaires et la moyenne est de 60 heures par semaine).Les internes sont, à l’hôpital, du personnel taillable et corvéable à merci, avec des durée de garde inacceptables, pouvant représenter un risque pour la qualité et la sécurité des soins et contradictoires avec un bon déroulement de la formation qui devrait pourtant être leur priorité. Mais ces exigences légitimes sont totalement dévoyées vers les revendications sur la « liberté tarifaire » (les dépassements d’honoraires) et la « liberté d’installation » qui aboutit à ce que le nombre de médecins en région PACA soit le double de celui de la Picardie. Ces revendications sont en contradiction avec les exigences d’une médecine au service des patients : des soins intégralement remboursés à tous et une répartition des médecins sur le territoire permettant à tous un égal accès aux soins. La collusion avec la grève, le même jour, du syndicat ultra-réactionnaire des chirurgiens « le Bloc » et du groupe des « médecins pigeons » ne peut que jeter davantage le discrédit sur ce mouvement.Correspondant