Publié le Jeudi 20 février 2014 à 07h18.

Hôpital Tenon (75) : « Il faut embaucher ! »

Le personnel du service de médecine interne de l’hôpital Tenon, un établissement de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), est en grève depuis le 4 février, avec le soutien de la CGT et de SUD.

La direction refuse d’y affecter des effectifs supplémentaires stables... sous prétexte que c’est la même chose ailleurs. C’est bien vrai et la grève pourrait bien s’étendre, le service d’oncologie a déposé un préavis.

« Nouvelle catastrophe sanitaire »Par une lettre ouverte aux usagers, les grévistes ont informé la population : « Comment en est-on arrivé à une situation de sous-effectif ? La direction a supprimé plusieurs postes d’infirmières et d’aides-soignantes depuis 2009. Aucune journée de travail n’est assurée sans du personnel en CDD, intérimaire ou étudiant. L’équipe permanente étant en nombre insuffisant, les patients hospitalisés n’ont jamais les mêmes personnes s’occupant d’eux, les déstabilisant. Cette situation induit des manques dans la prise en charge : nous voulons prodiguer des soins de confort à chaque fois que cela est nécessaire (bain de bouche, rasage, aide à la marche, éducation...).Nous ne voulons pas être seuls pour faire une toilette. Nous voulons accompagner les personnes en fin de vie dans le respect et la dignité de chacun. Le nombre de personne étant insuffisant, les relations avec les familles sont fugaces par manque de temps. (...) Infirmier, comme aide-soignant, c’est la même impression de frustration de ne pas accomplir son travail, de travailler dans l’urgence en permanence.Nous refusons d’être complices de la nouvelle catastrophe sanitaire qui s’annonce. À l’hôpital, les besoins sont connus et vitaux, pour maintenir le service public de santé à la hauteur des tâches qui lui incombent, il faut embaucher ! »Les grévistes restent déterminés. Martin Hirsch, le directeur de l’AP-HP, et Najat Vallaud-Belkacem, la ministre du Droit des femmes, devaient inaugurer le centre d’interruption volontaire de grossesse de l’hôpital. Ils ont préféré annuler leur visite.

Correspondant