Le 1er mai à Paris, les violences policières, dès le départ de la manifestation, n’ont pas dissuadé les grévistes des urgences de l’AP-HP de former un cortège particulièrement dynamique et haut en couleurs hospitalières. Les mensonges de Hirsch et du ministre de l’Intérieur concernant les personnes réfugiés à la Pitié-Salpêtrière n’ont pas davantage entamé pas leur détermination. Signe des temps : le samedi 4 mai, Acte 25 des Gilets jaunes, ces dernierEs ont manifesté à Paris « en soutien aux personnels soignants et aux différents services de soins et d’urgence » sur un parcours reliant plusieurs hôpitaux.
OrganiséEs au sein du Collectif inter-urgences qui appelle à l’extension de la grève et à la manifestation du 9 mai, contre la casse de la Fonction publique, les agentEs de l’APH-HP poursuivent la lutte engagée depuis le 18 mars. Aujourd’hui, les 25 services d’accueil des urgences de l’institution parisienne sont entrés dans la danse et la mobilisation s’étend partout en France.
Contre l’asphyxie financière
L’appel à l’extension a en effet été entendu. À Châlons-sur-Saône, Mantes-la-Jolie, Nantes, la Croix-Rousse à Lyon, Angers, Creil dans l’Oise, Strasbourg, Mulhouse, Aix-en-Provence, Valence, Saint-Malo… les équipes ont souvent le soutien des médecins, comme le responsable du SMUR de Lons-le-Saunier, en grève depuis la fin de l’année dernière et qui, en lien avec le collectif parisien, se joindra à une manifestation nationale s’il y en a une.
TouTEs partagent l’exigence d’effectifs soignants et de lits d’hospitalisation à la hauteur des besoins sanitaires de la population abandonnée par la médecine libérale. Leurs revendications s’opposent à la politique néolibérale menée par la ministre de la Santé. Une orientation qui conduit à la destruction des dispositifs de proximité en psychiatrie, à la fermeture d’hôpitaux de proximité, de services et de lits dans ce qu’il reste de l’hôpital public, que la ministre asphyxient financièrement en réduisant d’un milliard d’euros par an les dépenses hospitalières.
« Les structures d’urgences sont prêtes à exploser partout »
Macron comme Buzyn refusent d’entendre les conclusions d’une enquête menée par Samu-Urgences de France et le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi, rendue public mi-avril. Ces derniers dénoncent des équipes sous-dimensionnées et en souffrance, le non-respect du temps de travail et du code du travail, une pénibilité accrue aux horaires de la permanence des soins, une utilisation croissante de l’intérim médical, des dysfonctionnements persistants en aval des urgences, un manque de personnel au sein des Samu-centre 15. « Les structures d’urgences sont prêtes à exploser partout »concluent-ils, pronostiquant « un mouvement national qui va s’amplifier ».
Certes, des syndicats ont déposé des préavis de grève nationale, mais une telle grève ne se décrète pas, elle se construit pas à pas avec celles et ceux qui luttent. Les grévistes ne peuvent compter que sur leurs propres forces. L’urgence est à une réunion nationale, pour décider du mouvement d’ensemble qui mettra en échec ce gouvernement et ce président qui ne pratiquent que le mensonge et la matraque. L’appel, issu de la Coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité et des maternités, à une rencontre, le samedi 11 mai, à la Bourse du travail de Paris, de toutes les forces, syndicales, politiques, associatives, qui agissent en faveur de l’hôpital public, doit être entendu, et le Collectif inter-urgences y a toute sa place.
CorrespondantEs