Publié le Mercredi 13 mai 2020 à 14h13.

À l’hôpital Robert-Picqué (33), on continue la casse !

Le mois dernier, alors que les services de réanimation du Grand Est et d’Île-de-France étaient submergés, l’hôpital Robert-Picqué, comme plusieurs autres établissements du département, accueillait des malades dans son service de réanimation. Le pouvoir n’avait trouvé d’autre solution que de transformer des rames de TGV en ambulances géantes et dépêcher des centaines de soignants pour assurer le transfert de dizaines de malades gravement atteints du Covid-19 sous respirateur et drogues multiples. 

Parce que nous avons eu beaucoup de chance, la région a été beaucoup moins impactée que d’autres. Mais dans quelques mois, ou semaines ? Chacun mesure la fragilité de la situation alors qu’il y a toujours, à l’heure du « déconfinement », davantage de lits de réanimation occupés en France que les 5000 lits théoriques ! Et alors que plusieurs « clusters » ont été découverts dans la région, avant même le déconfinement. 

Les fermetures de lits dans les hôpitaux publics, des décennies de politiques d’austérité dans la santé ont conduit à une catastrophe sanitaire. 

Longtemps maintenues hors des chiffres officiels, des milliers de personnes âgées n’ont pu être hospitalisées, sont mortes seules, dans des conditions inhumaines, insoutenables, seules dans les Ehpad ! 

Silence hôpital, on ferme… 

Alors, quel est le plan du gouvernement, de l’ARS, des pouvoirs publics… pour qu’un tel scandale ne se reproduise pas ? Quelles ouvertures de lits, de services, d’hôpitaux autres que des hôpitaux de campagne, sous tentes, installés dans la panique tel celui de Mulhouse ? Combien d’embauches d’infirmières, de médecins, d’aides-soignantEs, de technicienEs de laboratoires, d’ouvrierEs, de secrétaires… pour faire face à la crise majeure qu’a révélée le virus ? 

Rien, à part des discours démagogiques, faussement indignés et mensongers ! Et au contraire, une accélération des réformes en cours… et aucune remise en cause des fermetures prévues. 

Sur la Métropole, la fermeture de l’hôpital militaire Robert-Picqué est en route. Seule une partie des activités sera transférée dans la clinique privée Bagatelle à travers le projet de fusion « Bahia ». Des services entiers vont disparaître ! 

L’association « la santé un droit pour tous », des collectifs d’usagers et militants, des syndicats se mobilisent depuis des mois contre cette fermeture. 

La colère se déconfine 

SalariéEs de la santé, médecins, usagerEs, la colère est grande contre l’incurie des gouvernants et les semaines passées l’ont démultipliée. Dans tout le pays, des collectifs s’organisent sur les réseaux sociaux tel le collectif de soignants « Bas les masques ». 

Certains appellent à des rassemblements comme devant les établissements du CHU de Toulouse ce 11 mai à l’appel de CGT et SUD qui ont réuni près de 1000 personnes au total, mais aussi de façon plus modeste dans plusieurs villes avec la participation de collectifs inter-urgences ou inter-hospitaliers. Un rassemblement a eu lieu à Bordeaux à l’appel de Gilets jaunes et un autre devant l’hôpital de Blaye. 

Si ces initiatives sont forcément symboliques pour le moment, il est de plus en plus clair pour tous que ce sera à nous, salariéEs, usagerEs, d’imposer les mesures d’urgence nécessaires à la base par nos mobilisations, en prenant nous-mêmes le contrôle du système de santé. 

De la même manière que si on a évité une catastrophe plus grande encore, c’est uniquement grâce au dévouement, aux initiatives solidaires spontanées, à l’organisation par eux-mêmes des hospitaliers et des professionnels de santé !