Publié le Mercredi 4 décembre 2019 à 14h49.

Printemps de la psychiatrie : une assemblée générale nationale réussie

Samedi 30 novembre, plus de 250 personnes ont participé à l’assemblée générale nationale du printemps de la psychiatrie au théâtre de Gennevilliers. 1

Équipes soignantes, associations de patientEs, de familles, collectifs de lutte se sont retrouvés pour faire un état des lieux de la psychiatrie publique aujourd’hui, et réfléchir aux revendications et luttes à construire collectivement. La matinée fut consacrée aux témoignages. Si la région parisienne était bien représentée, des soignantEs venus de Toulouse, Marseille, Le Havre, Dole, Reims, Angers, La Roche-sur-Foron (74) ou Lavaur (81) avaient fait le déplacement. Au niveau syndical, la fédération Sud Santé sociaux et l’Union syndicale de la Psychiatrie (syndicat de psychiatres) étaient présents. L’absence de la fédération CGT n’a pas empêché la participation de nombreux militantEs de syndicats de base.

La psychiatrie publique démantelée

Partout le même constat : une psychiatrie publique fortement attaquée par les politiques d’austérité, un accès aux soins de plus en plus difficile pour les patientEs, notamment les plus précaires. En effet, ces dernières années, la psychiatrie n’a pas été épargnée par la réduction drastique des politiques sociales, qui coûtent, c’est vrai, « un pognon de dingues ». Toutes les équipes témoignent d’un profond malaise, de la perte du sens de leur travail, de politiques managériales hospitalières ultraviolentes contre les soignantEs et les soignéEs. La psychiatrie de secteur, aujourd’hui, n’a plus grand chose à voir avec ce que voulait développer Lucien Bonnafé2 à l’origine, à savoir une inscription du soin psychique dans la vie de la cité. 

Quel accueil de la folie ?

La psychanalyse est jetée aux orties, les neurosciences ont le vent en poupe. La fondation « Fondamental » par exemple, largement subventionnée par les laboratoires pharmaceutiques, Bouygues ou encore Dassault, effectue un lobbying redoutablement efficace auprès du ministère de la Santé. Dans ces conditions, comment penser un véritable accueil de la folie, qui ne se réduit pas à une prescription médicamenteuse ou un protocole validé par la Haute autorité de santé ? 

Perspectives

L’après-midi fut consacrée aux perspectives de mobilisations. La question des revendications et des moyens pour y parvenir ont été largement discutées. Au-delà de l’exigence d’une hausse significative des budgets et de l’augmentation des effectifs, l’abolition de la contention, la liberté d’aller et venir, la formation des médecins et des paramédicaux ont été débattues. La commission « actions contre les outils gestionnaires » a présenté son projet de grève des données informatiques, la grève du zèle a aussi été abordée. Les participantEs se sont donné rendez-vous à la grève générale du 5 décembre prochain !

Correspondant

 

  • 1. Voir le manifeste « Printemps de la psychiatrie, pour un renouveau des soins psychiques » dont le NPA est signataire : https://printempsdelapsychiatrie.org/.
  • 2. Lucien Bonnafé (1912-2003) : psychiatre désaliéniste français.