Après plus de 4 mois de mobilisation des sages-femmes, la ministre de la Santé Marisol Touraine a enfin annoncé un certain nombre de mesures le 4 mars dernier...
Le ministère a tranché sur le statut des sages-femmes : ce sera un statut médical spécifique de « sages-femmes des hôpitaux » au sein de la fonction publique hospitalière (FPH). Cette question du statut fait débat au sein du mouvement. Les syndicats (CGT, SUD, FO, CFDT, UNSA, UNSSF) sont pour un statut de fonctionnaire parce qu’il garantit un certain nombre de droits (retraite, temps de travail, maladie…). Le collectif de sages-femmes, regroupant des organisations comme l’organisation nationale syndicale des sages-femmes ou le Collège national des sages-femmes, revendique la sortie de la FPH et la création d’un statut de praticien hospitalier sur le modèle de celui des médecins. À côté de cette question, d’autres mesures ont été annoncées : une campagne de communication sur le champ d’intervention des sages-femmes, l’alignement des rémunérations des étudiantEs sages-femmes de 4e et 5e année sur celui des étudiantEs en médecine et enfin une concertation sur les salaires mais pas avant avril.
Questions sans réponse...Si la création d’un statut au sein de la fonction publique est plutôt une bonne chose, les annonces de la ministre de la Santé ne répondent pas à la revendication essentielle du mouvement qui est celle de la reconnaissance du métier. En effet, les vraies questions restent sans réponse : place des sages-femmes au sein des structures hospitalières, revalorisation des rémunérations, reconnaissance des compétences, articulation avec le travail des médecins, des gynécologues-obstétriciens… Reste à voir comment poursuivre la mobilisation sans se diviser sur la question du statut, pour obtenir de réelles avancées en termes de salaires et de reconnaissance pour cette profession.
Elsa Collonges