Publié le Vendredi 27 septembre 2013 à 13h27.

Santé : lutter et se coordonner

La fin du printemps avait été marquée par le développement de luttes dans les hôpitaux (en particulier en psychiatrie) ainsi que dans les cliniques. Après l’été, le mouvement reprend.
Les mobilisations autour de différents établissements de santé touchent plusieurs coins du pays : Quimper, Montauban, Les Lilas ou Paris, avec la défense de l’Hôtel-Dieu et pour refuser la fermeture du centre dentaire Archereau (dépendant de la Sécurité sociale), centre dont le « chiffre d’affaire par fauteuil » (sic) est jugé insuffisant... Tout est dit !

À Montauban, la direction recule
C’est l’été qu’avait choisi la direction du centre hospitalier de Montauban, poussée par l’ARS Midi-Pyrénées, pour appliquer un drastique plan de restriction censé combler le « déficit » de 7 millions d’euros : suppression de postes et retrait de 9 jours de RTT aux agents. Le personnel s’est fortement mobilisé : 400 au CHSCT pour dénoncer ces mesures. Ils ont ensuite engagé des négociations musclées, allant jusqu’à « retenir » leur directeur et trois cadres pendant la nuit du 12 septembre. La détermination a payé : 58 titularisations de CDD et suppression de « seulement » 2,6 RTT au lieu de 9 prévues. Les grévistes restent vigilants et continuent d’exiger les moyens indispensables au bon fonctionnement de leur hôpital.

À Gourmelen, « nous ne lâcherons rien » !
En cette rentrée, les personnels de l’établissement public de santé mentale (cf. Tout est à nous ! n°189), avec les syndicats CGT et SUD, ont décidé de hausser le ton contre le plan de rigueur extrêmement brutal que veut leur imposer la direction : 16 postes « gelés » et 3 jours de RTT supprimés (soit la suppression de 10 postes de plus). Et puisque la direction campait depuis des mois sur ses positions, les personnels ont décidé de « camper » aussi... sur le site de l’hôpital. Barnum et tentes ont donc fleuri sur la pelouse de Gourmelen, devenue la « ruche » de la résistance. Du matin au soir, y compris la nuit, les personnels s’y sont relayés, retissant du lien amical, social et combatif.
En permanence sur le site, visibles par tous, les personnels en lutte ont reçu le soutien des usagers et leurs familles, mais aussi d’autres syndicats et des partis politiques NPA et FdG. Forts du soutien du corps médical, ils se sont invités à plusieurs reprises dans des réunions de la direction, perturbant comme il le fallait la « bonne marche administrative »...
L’auto-organisation en AG a décuplé la force et la motivation de tous, et particulièrement des jeunes soignantEs, nombreux dans les actions. Le point d’orgue fut la délégation massive pour rencontrer lors d’une inauguration le directeur de l’ARS qui s’est « décommandé »… Courage, fuyons ! La combativité est toujours là : « nous ne lâcherons rien ! »

L’Hôtel-Dieu occupé depuis 4 semaines
Une aile de l’hôpital est occupée depuis le 1er septembre par des syndicalistes de la santé et d’autres secteurs, et par leurs soutiens associatifs et politiques (cf. l’Anticapitaliste n°208). Il s’agit de mettre fin au double jeu du gouvernement et de l’ARS qui annonce le report de la fermeture… tout en organisant celle-ci. Un rassemblement de soutien a eu lieu le jeudi 12 septembre, rassemblement auquel a participé pour le NPA Olivier Besancenot.

Grosse manifestation pour la maternité des Lilas
À l’appel du collectif, 3 000 personnes ont manifesté le samedi 21 septembre pour exiger l’ouverture d’une nouvelle maternité aux Lilas, comme l’avait promis le candidat Hollande (cf. l’Anticapitaliste n°209). La coordination de défense des hôpitaux, CGT et SUD, étaient présents, ainsi qu’une bonne partie de la gauche : Pierre Laurent, Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, ainsi que le maire et le président du conseil général, tous deux PS, qui ont dénoncé l’Agence régionale de santé. Pour le NPA, PhiLippe Poutou a pointé les responsabilités du gouvernement et appelé à la convergences de toutes les mobilisations dans la santé... et ailleurs !
Il y a nécessité de coordonner l’ensemble des luttes du secteur, en particulier au moment du vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (qui détermine les budgets hospitaliers pour 2014), et de les lier à la mobilisation contre le projet de réforme des retraites. Cette perspective rencontre un écho croissant, et a ainsi été ardemment débattue il y a quelques jours lors du CNF, le « parlement » de la fédération CGT Santé Action sociale. Ce n’est qu’un début.

Commission nationale Santé Sécu Social et correspondantEs locaux