La Corse a été la région de France la plus contaminée par le nuage radioactif de Tchernobyl en 1986. Un mois après l’incident nucléaire en Ukraine, elle affichait les taux les plus importants de becquerels au point que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua, avait demandé l’arrêt de la balise installée sur l’île...
Laurent, délégué SUD, relève que le nouveau projet prévoit de conserver à Toulouse « 40 personnes dans les fonctions support au lieu des 145 recensées par la mission ministérielle… C'est une sacrée évaporation, cela correspond à une volonté de mutations et d'externalisation ». Depuis, tous les gouvernements se sont obstinés à nier le lien de causalité entre le nuage de Tchernobyl et les pathologies qui en ont résulté. Devant le manque de fiabilité et de vérité des études menées par l’État sur les retombées dans l’île, l’Assemblée de Corse décidait d’engager une enquête épidémiologique et d’en confier la réalisation à un organisme indépendant.L’équipe de recherche du professeur Paolo Cremonesi, chef des urgences de l’hôpital Galliera de Gênes, a étudié, entre avril 2012 et juin 2013, les dossiers médicaux complets de plus de 14 000 personnes non hospitalisées sur une période de 25 ans. L’étude présentée est une première en Europe et a permis de mesurer efficacement l’impact de la catastrophe de Tchernobyl.
Les résultats sont sans appelL’enquête conclut, de façon certaine, à une corrélation entre la radioactivité qui a touché la Corse et l’augmentation des pathologies thyroïdiennes. Après le passage du nuage, le risque de thyroïdite a flambé de 78,28 % chez les hommes ayant été exposés au nuage, de 55,33 % chez les femmes et de 62,5 % chez les enfants. Chez les hommes, le risque de nodules bénins a augmenté de 64,51 %, celui d’hyperthyroïdisme de 103,21 % et les cancers de la thyroïde de 28,29 %. L’enquête met aussi en évidence une augmentation des leucémies chez l’enfant.Le silence de l’État a donc été mortel, alors que les autorités françaises avaient nié tout effet du passage du nuage radioactif sur la France en 1986 et refusé de prendre les mesures d’urgence. Il reste maintenant au gouvernement Hollande d’engager une étude similaire sur l’ensemble du territoire et d’en tirer les conclusions tant pour l’indemnisation des malades qu’en termes judiciaires.
CorrespondantEs de la commission nationale écologie